Bruxelles exhorte le gouvernement à réglementer les lobbys et les pantouflages

Bruxelles exhorte le gouvernement à réglementer les lobbys et les pantouflages

La Commission européenne exhorte le gouvernement à approuver la loi sur les groupes d'intérêt qui a également dans son contenu les mouvements du secteur public vers le secteur privé de personnalités politiques, connus sous le nom de portes tournantes. Cette norme, à laquelle s'est engagé le Plan de relance, se poursuit sans avoir achevé son processus législatif et Bruxelles l'inclut désormais parmi les recommandations adressées à l'Espagne dans le rapport sur l'État de droit.

En plus de mentionner les progrès concernant le CGPJ et de rappeler l'avis de la Commission de Venise sur la loi d'amnistie, la Commission recommande à l'Espagne « procéder à l'approbation de la loi sur l'activité des groupes d'intérêt, qui comprend la création d'un registre public obligatoire des groupes d'intérêt ». Bruxelles rappelle que cette tâche était déjà en suspens dans le rapport 2023 et exclut que des progrès aient été réalisés depuis. Il s'agit d'une règle qui fait partie des activités de lutte contre la corruption et c'est pourquoi la Commission demande instamment que les procédures progressent.

Ce registre est important car il établirait les destinations professionnelles auxquelles les politiciens ne pourraient pas accéder après avoir quitté leurs fonctions publiques. Ils ne pourront pas travailler pour lobbys qui font partie du Registre des Groupes d'Intérêt lorsqu'ils terminent leur activité publique », lit-on dans la référence du Conseil des Ministres de la 8 décembre 2022. De plus, l'inscription au registre serait une condition essentielle pour tenir des réunions avec des membres de l'administration publique. De même, il serait obligatoire pour les hauts fonctionnaires et les travailleurs impliqués dans l'élaboration des lois de vérifier que ceux qu'ils rencontrent font partie dudit registre.

En revanche, la loi prévoit accroître « l’empreinte législative », un rapport qui sera inclus dans tout rapport d’analyse d’impact législatif, comme c’est actuellement le cas pour l’impact économique ou l’écart entre les sexes, et qui « inclura l’identité des fonctionnaires qui ont été en contact avec des groupes d’intérêt, les contributions ou commentaires faites, ainsi que la date et l’objet des réunions ou communications. Autrement dit, non seulement il faudrait créer une liste de groupes d'intérêt, mais chacune des réunions avec eux devrait être incluse dans les rapports d'impact de toutes les normes.

Comme l'a publié ce journal, en cas de non-respect, un régime de sanctions serait incorporé pour les lobbys ce qui peut entraîner l'exclusion des groupes d'intérêt du registre pour une période pouvant aller jusqu'à trois ans et, par conséquent, la possibilité pour ceux-ci de participer à l'élaboration des normes ou de pouvoir influencer leur évolution serait empêchée.

En fin de compte, il s'agit de assurer plus de transparence au processus législatif et à l'influence des groupes d'intérêt Ils peuvent s'exercer à l'élaboration de normes lors de réunions. De la même manière, elle vise à éviter que de hauts responsables de l'administration finissent par travailler pour des groupes d'intérêt après avoir quitté leurs responsabilités publiques et après avoir légiféré en leur faveur.

« La loi corrige le vide réglementaire existant dans notre système qui a été souligné tant par les organisations internationales que par la société civile. En effet, la réglementation de cette matière a fait l'objet d'une recommandation dans le rapport d'évaluation réalisé à l'occasion du GRECO. Cinquième cycle d'évaluation [Grupo de Estados contra la Corrupción, dependiente del Consejo de Europa] », recueille le Composante 11 du Plan de Relancecelui relatif à la modernisation des administrations publiques.

Dans les réponses de l'Exécutif à la Commission, concernant le rapport publié ce mercredi, le gouvernement s'est engagé à reprendre le processus d'approbation de la norme au premier trimestre 2024, mais il reste bloqué dans les procédures.

Amnesty, CGPJ et attaques contre les juges

Le rapport sur l'État de droit ne révèle pas l'avis de l'exécutif communautaire sur la loi d'amnistie. Mais il insiste sur le fait qu'après l'accord de renouvellement du CGPJ, il reste encore du travail à faire. Parmi les recommandations pour l'Espagne, la Commission mentionne la nécessité de « finaliser le renouvellement du Conseil et promouvoir le processus en vue d'adapter la procédure de nomination de ses juges, en tenant compte des normes européennes ».

Les attaques contre les juges par des hommes politiques sont également présentes dans le rapport. « Des personnalités politiques, notamment du gouvernement, ont fait des déclarations publiques critiquant le système judiciaire », souligne le document. Ces commentaires ont amené le pouvoir judiciaire à « exprimer sa préoccupation face au fait que ces déclarations de responsables politiques sapent de plus en plus la confiance des citoyens dans le système judiciaire », souligne la Commission européenne.

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