« Si quelqu’un nous représente, nous les libéraux, c’est Carlos Alberto Montaner »
Il y a peu de références politiques, morales encore moins. Carlos Alberto Montaner (La Havane, 1943) est avant tout un exemple pour les nouvelles générations et pour ses pairs. Le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, en tant que président de la Fondation internationale pour la liberté (FIL), a passé sous silence la figure de son grand ami l’écrivain Carlos Alberto Montaner, collaborateur de L’indépendant, à qui la tribune libérale a voulu rendre hommage. «Si quelqu’un nous représente, nous les libéraux, c’est bien Carlos Alberto Montaner. Pendant de nombreuses années, il n’a défendu que ce que nous défendons aujourd’hui.
Vargas Llosa a rappelé comment Carlos Alberto Montaner, co-fondateur de la FIL, « s’est d’abord levé avec les hommes barbus à Cuba, puis s’est séparé d’eux quand il a vu qu’ils ne représentaient pas ses idées libérales ». Depuis, il les défend avec courage et sens de l’humour, comme l’a souligné le journaliste Federico Jiménez Losantos, un autre des grands compagnons de voyage de l’écrivain d’origine cubaine. Losantos a mis le doigt sur le clou en soulignant que Montaner «nous éclaire parce que donner l’exemple est la chose la plus difficile de la vie».
Cuba toujours présent
Ces débuts auxquels Vargas Llosa s’est référé sont relatés par Montaner dans son livre de mémoires, intitulé Sans aller plus loin avec une prose cristalline. Dans le livre, il reconnaît que « la révolution cubaine a façonné ma vie, malgré moi, même si j’étais sur le trottoir d’en face, après avoir averti qu’ils étaient en train de forger une dictature communiste ». L’île a toujours été présente dans sa vie, malgré le fait qu’il soit en exil depuis plus de six décennies. Pour la liberté de Cuba, il est devenu un défenseur de la liberté avec des majuscules.
Comme l’a souligné Vargas Llosa, « depuis de nombreuses années, la dictature l’a calomnié et n’a jamais répondu par des calomnies ou des insultes ». La parole a été la meilleure arme qu’il ait brandie contre ceux qui ont tenté de le diffamer. Ses chroniques, qu’il publie dans divers médias dont L’indépendantsont sa manière d’exprimer ses valeurs et ses coordonnées.
Nous ne nous sentirons jamais vaincus si nous suivons son exemple»
Mario Vargas Llosa
«C’est un cas extraordinaire, un exemple pour les générations futures, surtout parce qu’il ne sait pas ce qu’est la défaite. Nous ne nous sentirons jamais vaincus si nous suivons son exemple », a souligné Vargas Llosa, lors de la cérémonie de clôture du Forum international. 20 ans de FIL : Démocratie et Libertédans laquelle étaient présents l’ancien président du gouvernement José María Aznar, fondateur de l’Institut atlantique de gouvernement, l’ancien président de la Communauté de Madrid Esperanza Aguirre et l’ancien président mexicain Felipe Calderón.
« Tout ce que nous avons dit a déjà été dit par Carlos Alberto Montaner et il l’a mieux dit. C’est un honneur de lui rendre cet hommage. » Le mot de Nobel.
Pour conclure l’acte, l’intervention de Montaner a été le reflet de sa personnalité. Tous nos remerciements, aux présents et aux absents, et une note d’humour. «Camilo José Cela disait qu’un de ses oncles, au début du XXe siècle, était devenu connard, à la suite des hommages qui lui avaient été infligés pour avoir souffert de la maladie de Parkinson. Je ne sais pas si c’est une fausse anecdote, mais « ce n’est pas vrai c’est bon trovato«. Et en même temps il a promis de ne plus faire l’objet d’hommages. Ce ne sera pas vrai parce que vous en méritez un chaque jour.