La presse internationale souligne l’incertitude politique après le 23-J
Tout touriste sans connaissance de la politique espagnole n’aura pas compris ce qui s’est passé lors des élections du 23-J vu la réaction des dirigeants des principaux partis. Le Parti populaire dirigé par Alberto Núñez Feijóo, est le parti qui a le plus de voix mais n’a aucune chance de gouverner. Feijóo n’était pas heureux sur le balcon de Gênes. Cette victoire amère contraste avec la douce défaite du Premier ministre, Pedro Sánchez, exultant à Ferraz, qui aspire toujours à rester au pouvoir, même si ses options sont très limitées. Les médias internationaux ont décrit le panorama en faisant référence à « l’incertitude », au « blocus » et à l’expression anglaise de parlement suspendu ou le parlement pendu ou bloqué.
aux britanniques Financial TimesLe correspondant espagnol et portugais Barney Jopson écrit que « L’Espagne est confrontée à un avenir politique incertain lundi, car ni la droite ni la gauche n’ont trouvé de voie claire pour former un gouvernement, bien que le parti populaire d’opposition ait remporté le plus de sièges au Parlement. Le blocus laisse la quatrième économie de l’UE dans les limbes et ouvre la porte à des semaines ou des mois de négociations au hasard sur les alliances électorales, ou à des élections répétées, comme cela s’est produit en 2015-16 et 2019 ». Dans une analyse, Jopson souligne comment les erreurs des conservateurs dans les pactes des autonomies « ont aidé Sánchez à arrêter Vox en Espagne ».
Il est aussi britannique Gardien intitulé : « Élections en Espagne : un Parlement pendu après l’échec du PP à obtenir la majorité escomptée. » Dans un article de Sam Jones, il explique que « les semaines et les mois à venir ne seront pas faciles pour les socialistes et leurs alliés dans leur tentative de former un nouveau gouvernement. La politique espagnole reste fragmentée et il est fort possible que de nouvelles élections générales aient lieu. Il faut aussi tenir compte du fait qu’avec celles de ce dimanche, les cinq dernières élections législatives espagnoles se sont soldées par des parlements indécis. »
En France, Le Monde évoque « l’amère victoire d’Alberto Núñez Feijóo ». Il l’emporte, récolte trois millions de voix de plus qu’en novembre 2019, mais cela ne lui suffit pas pour gouverner. Il ose également que le PSOE aura du mal à obtenir un soutien pour gouverner et que les élections seront très probablement répétées, compte tenu du blocus. Il met également en lumière comment les partisans du PP à Gênes ont scandé Ayuso, « la baronne régionale qui a obtenu la majorité absolue aux élections régionales à Madrid. Comme si les militants conservateurs exigeaient un changement de candidat au cas où le blocus mènerait à nouveau aux urnes ». le figaro se démarque comment « les socialistes surprennent et résistent à la droite », tout en soulignant que « le parti qui peut faire la différence, c’est Junts, de l’ancien président indépendantiste catalan Carles Puigdemont ».
Aussi le site de l’hebdomadaire Der Spiegel fait référence au rôle de Puigdemont. « Les Espagnols ont voté. Mais qui a gagné ? Ni le socialiste Sánchez ni le conservateur Feijóo n’ont une nette majorité. Les radicaux de droite ont perdu. Le rôle décisif pourrait maintenant être joué par un séparatiste catalan presque oublié, Carles Puigdemont. » Selon le Franfurter Allgemeine Zeitung, le socialiste Pedro Sánchez a « une nouvelle opportunité », mais il lui faudrait se rapprocher des indépendantistes catalans.
En Italie, la Corriere della Sera Il évoque « l’incroyable retour » de Sánchez et s’accorde sur « le risque d’un retour rapide aux urnes ». Dans La République Tommaso Ciriaco écrire sur l’échec de Vox, et par extension de Meloni. « La flamme de Vox s’éteint et le plan européen de Meloni échoue en Espagne. Le coup d’État est dû à au moins deux raisons : la gauche unie peut rivaliser, et le pacte entre populaires et conservateurs à Bruxelles ne peut pas fonctionner. »
De l’autre côté de l’Atlantique, Le New York Times se réfère au résultat « conduit à un imbroglio politique qui est devenu familier aux Espagnols depuis l’effondrement de leur système bipartite il y a près d’une décennie. Cela semble laisser l’Espagne dans les limbes politiques à un moment important où elle assure la présidence tournante du Conseil européen tout en faisant face à l’agression russe en Ukraine. »