Le Royaume-Uni prend ses distances avec l'Espagne au Sahara et maintient la voie de l'autodétermination avant le Maroc

Le Royaume-Uni prend ses distances avec l’Espagne au Sahara et maintient la voie de l’autodétermination avant le Maroc

Dans les bureaux marocains, « la position positive » des Royaume-Uni respect à Sahara occidental, sans plus de détails. Un bilan concis qui contraste avec le texte convenu dans la déclaration commune des deux pays, dans laquelle Londres évite de mentionner le plan d’autonomie et réaffirme son attachement au processus parrainé par l’ONU et le droit à l’autodétermination du dernier territoire à décoloniser en Afrique.

« Sur la question du Sahara occidental, le Royaume-Uni a réaffirmé son engagement à aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental, basée sur le compromis, dans le cadre d’accords conformes aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies », rappelle la déclaration finale du dialogue stratégique Maroc-Royaume-Uni, tenu cette semaine par le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita et le secrétaire d’État pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Asie du Sud et les Nations Unies du Royaume-Uni, Seigneur Ahmad de Wimbledon.

Dans le texte, Londres insiste sur « sa position de longue date sur le Sahara occidental en soutien aux résolutions de l’ONU et sur l’importance des principes, dont l’autodétermination ». Du côté britannique, ils ont une nouvelle fois insisté sur « le rôle exclusif de l’ONU pour faciliter le processus politique de règlement de ce différend » et prôné le renforcement « des bases d’opérations » de la MINURSO, la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.

Londres insiste sur sa position de longue date sur le Sahara occidental en soutien aux résolutions de l’ONU

Londres dit reconnaître « les efforts sérieux du Maroc pour faire avancer le processus vers une résolution » mais ne fait pas écho au plan marocain d’autonomie pour le Sahara. Pas même dans la formulation « base crédible » que Rabat a tenté d’imposer dans ses relations diplomatiques avec les autres pays. La presse officielle marocaine a tenté d’ignorer les réticences affichées dans le document, soulignant les acquis en matière de coopération commerciale, militaire ou sécuritaire ainsi que la reconnaissance britannique du leadership régional du roi Mohamed VI, malgré ses absences prolongées.

Obstacles à l’envoyé de la Minurso

Dans le document conjoint, le Maroc assure qu’il soutient le Royaume-Uni dans son soutien aux efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, et dans son intérêt de « rencontrer toutes les parties intéressées nécessaires, en toute liberté d’accès, afin de remplir son mandat et conformément aux principes de l’ONU ». Un engagement qui se heurte aux obstacles imposés par Rabat à la visite de Mistura dans les territoires occupés depuis sa nomination fin 2021.

La réaffirmation de la position traditionnelle du Royaume-Uni dans un différend qui dure depuis 47 ans est encore plus frappante après le tournant copernicien du gouvernement espagnol dans le conflit. En mars 2022, dans une lettre de Pedro Sánchez à Mohamed VI divulguée par la Maison royale marocaine, le président du gouvernement s’est aligné sur les postulats marocains, plaçant l’Espagne -la puissance administrative du territoire- à la pointe du soutien au controversé plan du Maroc.

La Moncloa a alors déclaré la proposition d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 pour le Sahara Occidental comme « la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour résoudre ce différend ». Une considération qui a provoqué la rupture des relations diplomatiques avec l’Algérie, qui a gravement affecté les entreprises espagnoles faisant des affaires dans le pays.

A lire également