L'Azerbaïdjan contrôle déjà des territoires en Arménie et Erevan envisage d'appliquer la loi martiale

L’Azerbaïdjan contrôle déjà des territoires en Arménie et Erevan envisage d’appliquer la loi martiale

Le conflit territorial entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie continue de s’aggraver tandis que la Russie se profile. En plus de lancer des bombardements croisés et des attaques d’artillerie, les troupes azéries contrôlent déjà des territoires à l’intérieur de leur pays voisin, qui insistera dans les prochains jours pour demander l’aide internationale.

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a confirmé mercredi que « à la suite des hostilités, l’Azerbaïdjan a réussi à prendre le contrôle de certains territoires en Arménie ». Le dirigeant, qui a téléphoné à Vladimir Poutine quelques minutes après le déclenchement du conflit tôt lundi matin, a également reconnu au moins 105 morts dans ses forces armées à la suite des bombardements et des combats.

L’Azerbaïdjan, qui assure que des localités de son territoire sont également attaquées, a fait état d’au moins 50 morts dans son armée.

L’essentiel des opérations militaires terrestres se déroule au sud du lac Sevan, dans l’est de l’Arménie. Selon la presse locale, les incursions de l’armée azérie ont déjà réussi à contrôler quelque 150 kilomètres carrés de territoire arménien. Plus précisément, ils ont avancé d’environ 4,5 kilomètres en direction d’Akhpradzor, 8 kilomètres en direction de Verin Shorzha et 7 en direction de Norabak.

L’Arménie a forcé mardi une première réunion de l’Organisation du Traité de sécurité collective, la coalition de type OTAN promue par la Russie. Bien qu’il ait seulement été décidé d’envoyer une délégation de l’OTSC en Arménie, dirigée par son secrétaire général, pour évaluer la situation.

Cependant, l’aggravation de la situation a fait que l’Arménie, comme l’a confirmé son Premier ministre, a déjà recouru à l’article 4 de l’alliance, qui signifierait, s’il était activé, l’envoi d’une aide militaire. L’alliance est composée de la Russie, de la Biélorussie, de l’Arménie elle-même, du Kazakhstan, du Kirghizistan et du Tadjikistan.

Dans le même temps, l’option d’appliquer la loi martiale, qui plongerait le pays dans un état de guerre officiel, est déjà sur la table des autorités d’Erevan. « Le projet de déclaration de loi martiale est sur la table, il est à l’ordre du jour, mais pour l’instant nous ne le jugeons pas nécessaire », a confirmé le Premier ministre, qui a appelé « tout citoyen arménien, quel que soit son sexe ou âge, il doit, s’il le faut, défendre chaque centimètre carré de la patrie les armes à la main. »

Nouveau casse-tête pour Poutine au Kirghizistan et au Tadjikistan

Le tremblement de terre dans le Caucase survient au pire moment pour Vladimir Poutine, battu en Ukraine par les contre-offensives de l’armée de Zelensky, et assiégé à Moscou par ceux qui appellent à une plus grande mobilisation générale pour ne pas perdre la guerre, dont certains sont s’exprimant déjà ouvertement sans recourir à l’euphémisme de «l’opération spéciale».

Dans ce contexte, Vladimir Poutine se rend dans les prochaines heures à Samarcande, en Ouzbékistan, où il doit rencontrer le dirigeant chinois Xi Jingping dans le cadre d’un sommet international. Cependant, en Asie centrale, le tableau n’est pas calme non plus. Aujourd’hui, les alertes ont été déclenchées après que des gardes-frontières du Kirghizistan et du Tadjikistan, alliés au sein de l’OTSC, se soient affrontés dans plusieurs escarmouches, faisant des morts.

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