Le Bureau du Procureur du Pérou demande que Dina Boluarte, licenciée, ne soit pas autorisée à quitter le pays
Le parquet péruvien a demandé ce vendredi au pouvoir judiciaire d'empêcher pendant une période pouvant aller jusqu'à 36 mois la présidente déchue, Dina Boluarte, de quitter le pays, qui a été destituée du pouvoir tôt dans la matinée par les partis de droite qui contrôlent le Parlement et qui l'ont maintenue en fonction depuis qu'elle a accédé à la présidence fin 2022.
Le ministère public a fait cette demande à la lumière des nombreuses enquêtes ouvertes contre Boluarte pour des délits présumés de corruption et de violation des droits de l'homme au cours des deux années et presque dix mois où il a occupé la tête de l'État, après avoir succédé au gauchiste Pedro Castillo (2021-2022), dont il a été le vice-président.
L'interdiction de quitter le pays demandée par le parquet se fonde sur trois des onze enquêtes au moins auxquelles le président sortant fait face, selon EFE.
Ainsi, cette mesure est demandée pour une période de 18 mois en raison des enquêtes dans lesquelles il est accusé d'incompatibilité de négociation et d'usage abusif de son poste, et pour une période de 36 mois au cours desquelles il fait l'objet d'une enquête pour blanchiment d'argent présumé.
Dans le premier cas, Boluarte « aurait été intéressé à nommer des fonctionnaires d'EsSalud (sécurité sociale) et à faire payer des prestations sociales à l'un des amis du médecin qui lui aurait pratiqué des opérations de chirurgie esthétique ».
Dans l'autre cas, l'ancienne présidente fait l'objet d'une enquête pour la prétendue « collecte d'argent destinée à payer des réparations civiles à Vladimir Cerrón », le leader du parti marxiste Pérou Libre avec lequel elle et Castillo ont remporté les élections de 2021 et auquel Boluarte aurait également contribué à rester un fugitif de la justice après avoir été reconnu coupable de corruption.
