La coalition conservatrice, avec Meloni en tête, obtient la majorité en Italie, selon les premiers sondages

La coalition conservatrice, avec Meloni en tête, obtient la majorité en Italie, selon les premiers sondages

Le parti Fratelli d’Italia, dirigé par les ultra-conservateurs Giorgia Melon, a été le plus voté aux élections de ce dimanche, selon les premiers sondages à la sortie des urnes. Il a obtenu entre 23 et 27% des voix. Ses alliés de la Ligue, menés par Matteo Salviniavec un maximum décevant de 12%, et Fuerza Italia, emmenée par l’inépuisable Silvio Berlusconi, avec 7%, confortent la victoire du bloc de droite, qui aurait la majorité dans les deux Chambres, selon les premières données, publiées par la chaîne 7. L’abstention a été historique.

Le bloc conservateur ajouterait 42%, entre 227 et 257 sièges, à la Chambre des députés contre 28,7%, entre 78 et 98 sièges, du bloc centre-gauche. Le Mouvement 5 Etoiles en aurait entre 36 et 56. Au Sénat, le centre droit ajouterait 42,6%, entre 11 et 131, et la gauche 27%, entre 33 et 53, selon YouTrend. Les conservateurs sont favorisés en se présentant ensemble, en particulier dans les circonscriptions uninominales décidées à la majorité.

Le Parti démocrate, dirigé par Enrico Letta, est arrivé deuxième avec une fourchette comprise entre 17% et 21%. C’est un résultat inférieur à 22% des européennes en 2019. Le PD s’est présenté en alliance avec deux autres petits partis, More Europe, d’Emma Bonino, et Civic Commitment, de Luigi di Maio, qui a quitté le grillini.

Le Mouvement 5 étoiles, avec l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte comme première épée, aurait obtenu entre 13,5% et 17,5%. C’est la troisième force, qui est considérée comme un succès pour Conte.

Le soi-disant troisième pôle dans lequel sont Matteo Renzi et Carlo Calenda ont obtenu 7%. Le minimum pour les partis est de 3% mais il y a des candidats en lice pour des circonscriptions uninominales comme Di Maio et Bonino.

La division de la gauche a joué contre lui dès le début et a été confirmée par les sondages. La loi électorale, appelée Rosatellum, favorise les partis qui apparaissent dans la coalition précédente car dans les circonscriptions uninominales, qui sont décidées à la majorité absolue, ils ont plus d’avantages. Deux tiers des postes sont décidés proportionnellement et un tiers majoritaire. Il faut aussi prendre en compte que la Chambre des députés compte désormais 400 députés et le Sénat 200 plus six à vie, après la réduction décidée par la réforme de 2020.

Le taux de participation est en baisse d’environ huit points, le plus bas de l’histoire à seulement 64 %. En 2018, il était de 72,93 %. Elle a décliné surtout dans le sud, où la gauche plaçait ses espoirs, et surtout le Mouvement 5 Etoiles.

« La désaffection est énorme et peut répondre à la lassitude du politique ou à l’absence d’être confronté à des élections non compétitives. Tout le monde savait que la droite allait balayer et cela pouvait décourager le vote », explique le politologue Daniel V. Guisado, co-auteur avec Jaime Bordel de Salvini et Meloni. Enfants de la même rage.

vote de dernière minute

Giorgia Meloni attendait. C’est la première fois qu’un candidat d’un parti aspirant à gouverner vote peu avant 23 heures, heure de fermeture des écoles. Il a dit qu’il ne voulait pas entraver le vote des citoyens, compte tenu de l’attente qu’il y avait dans son collège électoral romain où la presse l’attendait le matin. Il avait précédemment posté une photo sur Instagram où, avec deux melons dans les mains, il indiquait la date pour que tout soit clair sans enfreindre la loi.

Fratelli d’Italia est le seul parti qui était dans l’opposition durant la législature qui s’achève. Toutes les autres formations, dont la Ligue et Fuerza Italia, ont apporté leur soutien à l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, tombé en juillet dernier, après les écarts d’abord manifestés par le Mouvement 5 étoiles puis par Fuerza Italia et la Liga. En 2018, le parti dirigé par Meloni dépassait à peine les 4 %.

Silvio Berlusconi, 85 ans, a voté à Milan comme s’il était une rock star, acclamé par ses followers : « Silvio, Silvio ». Il a montré sa satisfaction de voir les files d’attente dans les bureaux de vote. Et il a dit qu’ils étaient convaincus qu’il battrait Salvini. Le chef de la Ligue a déclaré que si la coalition conservatrice est majoritaire, il y aura un gouvernement stable pendant cinq ans. Ce serait du jamais vu en Italie, où la moyenne des gouvernements est d’un an et demi. Mais Salvini a été l’un des perdants de la journée.

Il faudra attendre les résultats à l’aube pour connaître l’importance de la majorité conservatrice. Si un gouvernement dirigé par Fratelli d’Italia, avec la Ligue et la Force Italie, était formé, ce serait le plus conservateur que l’Italie ait eu depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il faudra encore attendre la formation du gouvernement, puisque les Chambres ne seront constituées que le 13 octobre. Premièrement, le président du Sénat et de la Chambre des députés sera élu. Le président de la République, Sergio Mattarella, convoquera alors les partis et ordonnera la formation d’un gouvernement, qui devra se mettre au travail pour approuver les budgets avant la fin de l’année et faire face à la crise économique que traverse le pays. Pendant ce temps, Mario Draghi restera en poste. Si les prévisions se confirment, il est possible qu’une femme soit à la tête du Conseil des ministres pour la première fois.

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