La frontière de Gaza avec l'Egypte se ferme à nouveau après le passage du premier convoi humanitaire

La frontière de Gaza avec l’Egypte se ferme à nouveau après le passage du premier convoi humanitaire

Après des jours de négociations et des retards constants, les premières routes transportant de l’aide humanitaire ont traversé ce samedi le poste frontière de Rafah qui relie l’Égypte à la bande de Gaza. Vingt camions transportent des médicaments, des fournitures médicales et de la nourriture pour une population de 2,2 millions de personnes qui n’ont ni eau potable, ni électricité, ni carburant.

« Le convoi d’aide humanitaire qui doit entrer aujourd’hui comprend 20 camions transportant des médicaments, des fournitures médicales et une quantité limitée de produits alimentaires (conserves) », a indiqué le bureau de presse du Hamas.

Un certain nombre de camions qui ne pourront guère améliorer la situation dans la bande de Gaza. Les ONG et les agences des Nations Unies ont averti que la situation humanitaire dans la bande de Gaza, densément peuplée, est désespérée, dans un contexte de pénurie « catastrophique » de fournitures médicales dans l’enclave. La nourriture et l’eau potable manquent également, selon l’ONU, tandis que les installations sanitaires, les puits d’eau, les réservoirs et les stations de pompage ont été endommagés par les frappes aériennes incessantes. La principale inconnue est désormais de savoir comment se poursuivra l’entrée de l’aide humanitaire et si de nouveaux accès de caravanes de camions auront lieu dans les prochains jours.

La réouverture du poste frontière, le seul de Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël, intervient un jour après la visite du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Depuis Rafah, Guterres a souligné que l’entrée de l’aide dans la zone est « absolument essentielle » et que cette « opération humanitaire n’est pas normale », mais plutôt une opération « urgente » pour secourir les personnes « en état de guerre ».

Guterres participe ce samedi à un sommet international organisé par le gouvernement d’Abdel Fattah al Sisi pour faire face à la crise de violence qui a débuté le 7 avec l’assaut terroriste de la branche armée du Hamas en territoire israélien. Guterres a prononcé un bref discours au passage et devant quelques dizaines d’humanitaires égyptiens qui attendent l’ouverture de la frontière pour que l’aide puisse entrer.

« Il est impossible d’être ici sans avoir le cœur brisé »

« C’est impossible d’être ici et de ne pas avoir le cœur brisé, il y a deux millions de personnes qui vivent des épreuves, sans nourriture, sans médicaments… Ils ont besoin de tout pour survivre. De ce côté, nous avons des camions et tout ce qui leur est nécessaire. Ces camions, ce ne sont pas seulement des camions, mais ils sont ce qui différencie la vie de la mort, nous devons en laisser passer le plus possible », a déclaré le responsable de l’ONU.

Le Portugais a ensuite annoncé qu’il y avait un accord entre Israël, l’Egypte et l’ONU pour l’entrée de l’aide, « avec une série de conditions », et a souligné que son organisation cherchait « à ce que les camions d’aide puissent entrer tous les jours ».

Obstacles à sa réouverture

La réouverture convenue par Al-Sissi avec Joe Biden a souffert de retards en raison de l’état des routes après les frappes aériennes israéliennes et des exigences d’Israël concernant le contrôle des camions et la non-inclusion de carburant parmi les marchandises envoyées dans la bande de Gaza.

Le régime égyptien a réitéré que le passage était ouvert du côté égyptien, mais du côté palestinien il a été fermé parce que, d’une part, il n’avait pas l’autorisation d’Israël et, d’autre part, la route a été détruite en raison de quatre attentats à la bombe lancés par l’État juif en représailles à l’attaque brutale du groupe islamiste Hamas qui a déclenché la guerre actuelle.

Le terminal de Rafah a été attaqué par Israël, du côté palestinien, alors même que des ouvriers travaillaient à sa réparation, faisant quatre blessés égyptiens, a révélé le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shukri.

L’aide ne peut être distribuée que dans le sud

L’aide humanitaire entrée dans la bande de Gaza ce samedi par le passage de Rafah, frontalier avec l’Egypte, ne peut être distribuée que dans le sud de l’enclave palestinienne et en aucun cas dans le nord.

C’est ce qu’il a fait remarquer EFE », a déclaré une source de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui sera chargée de fournir une assistance aux hôpitaux du sud de la bande de Gaza, où règne le groupe islamiste Hamas.

Gaza insiste sur la nécessité d’inclure du carburant dans les convois d’aide humanitaire, nécessaire aux générateurs des hôpitaux. « Nous appelons la communauté internationale et l’Egypte à travailler immédiatement pour fournir du carburant et répondre aux besoins sanitaires urgents avant que d’autres victimes ne soient perdues dans les hôpitaux », indique le communiqué du ministère de la Santé de Gaza. Israël maintient son refus catégorique de permettre au carburant d’entrer par le terminal de Rafah.

Un responsable de la Croix-Rouge a confirmé EFE que les vingt camions d’aide humanitaire ne contiennent que des conserves, des médicaments, des couvertures et des matelas, et qu’ils seront livrés exclusivement aux hôpitaux.

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