La Tunisie envisage de criminaliser toute relation avec Israël avec des peines pouvant aller jusqu’à la prison à vie
Le Parlement tunisien votera dans les prochains jours un projet de loi visant à criminaliser tout type de relation contre ce qu’il considère comme « l’entité sioniste » avec des peines allant jusqu’à la réclusion à perpétuité et dont la sanction sera « imprescriptible » et ne tiendra compte d’aucune « entité sioniste ». circonstances « atténuantes ».
Une commission parlementaire tunisienne a approuvé mardi à l’unanimité un projet de loi qui criminalise la normalisation des relations avec Israël avec des amendes et des peines allant jusqu’à la prison à vie, dans un contexte de protestations massives contre les bombardements israéliens contre la bande de Gaza, qui ont tué 5 791 personnes et blessé plus de 16 000 en 17 jours, rapporte Efe.
La commission des libertés doit maintenant transmettre le texte au conseil de chambre pour fixer la date de la séance plénière dans les prochains jours afin de débattre et voter sur ce projet qui propose de sanctionner le traitement direct ou la médiation à travers des activités commerciales, éducatives, culturelles, militaires ou renseignement avec ce qu’il décrit comme une « entité sioniste ».
Dans des déclarations à la radio locale Mosaïque FM, le président de cette instance, Héla Jaballaha expliqué qu’il entrera en vigueur après sa publication au Journal Officiel et que sa sanction sera « imprescriptible » et ne tiendra compte d’aucune « circonstance atténuante ».
Un crime de haute trahison
Ces dernières semaines, des milliers de citoyens sont descendus dans la rue aussi bien dans les manifestations spontanées que dans celles appelées par la société civile à soutenir la Palestine et contre Israël mais aussi les États-Unis et la France, qu’ils accusent d’être « complices » de leur soutien inconditionnel.
Après que les Émirats arabes unis et Bahreïn ont rétabli leurs relations diplomatiques avec Israël en septembre 2020 avec la signature des accords d’Abraham – auxquels ont ensuite adhéré le Maroc et le Soudan – certains analystes ont assuré que la Tunisie pourrait être le prochain pays à changer de politique motivé par ses finances. dettes.
Cependant, la Tunisie, qui a accueilli l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) entre 1982 et 1994, a toujours adopté une position ferme de soutien et l’actuel président, Kais Said – qui a fait de la cause palestinienne l’un de ses slogans électoraux en 2019 – a prévenu que la normalisation avec Israël est un « crime de haute trahison ».
La diplomatie tunisienne a convoqué mardi les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies pour demander une action « immédiate » de la communauté internationale face aux bombardements israéliens dans la bande de Gaza, qui ont tué en 17 jours 5.791 personnes – 40 % d’entre eux étaient des enfants – et plus de 16 000 personnes ont été blessées.
Le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a reçu les représentants du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine, des Etats-Unis et de la France – qui disposent d’un droit de veto sur les résolutions – pour « transmettre un message à leurs capitales sur la position de la Tunisie sur les événements ». sur le terrain et la nécessité d’agir immédiatement pour éviter un nouveau chaos et surmonter la situation dangereuse et tragique dans le territoire palestinien occupé.
Face à « l’escalade d’une agression brutale et sans précédent » contre le peuple palestinien, Ammar a souligné la nécessité pour les États, en particulier les partis influents, d’assumer leurs responsabilités politiques et morales en faveur d’un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à la mort de civils et « colonialisme. »
Il a également expliqué que la Tunisie fait face à la situation actuelle « avec la même logique » qu’avant l’attentat du 7 octobre au cours duquel l’organisation islamiste palestinienne Hamas a attaqué le sol israélien, faisant 1.200 morts et 2.000 blessés.
Le chef de la diplomatie tunisienne a lancé un « appel, sans plus tarder, à rétablir les droits légitimes et internationalement reconnus et à s’engager à investir dans la construction sérieuse d’une paix juste, au lieu d’une gestion inutile du conflit ».
De leur côté, les ambassadeurs ont apprécié cette initiative du pays maghrébin et l’importance d’échanger des points de vue sur les moyens de surmonter la crise actuelle, de stopper l’escalade et d’éviter d’élargir le cercle du conflit et se sont engagés à faire connaître la position tunisienne à les centres de décision de leurs pays, ont indiqué les Affaires étrangères dans un communiqué.