L'Algérie met en scène sa crise diplomatique avec la France et retire son ambassadeur
L'Algérie répond à la décision de Emmanuel Macron reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et met en scène la rupture des relations diplomatiques avec la France. Alger a annoncé ce mardi le retrait immédiat de l'ambassadeur d'Algérie à Paris, Saïd Moussi, comme il l'avait fait il y a deux ans en Espagne.
Il se trouve que Moussi était ambassadeur d'Algérie en Espagne lorsque Pedro Sánchez a changé de position dans le conflit du Sahara occidental à travers une lettre à Mohamed VI divulguée par la Maison royale alaouite. Le 19 mars 2022, il est convoqué en consultations. Le poste de chef de la légation diplomatique algérienne en Espagne est resté vacant jusqu'à la fin de l'année dernière, signe de la crise provoquée par le soutien espagnol au plan marocain d'autonomie au Sahara.
Depuis juillet 2022, Moussi est ambassadeur d'Algérie à Paris. Il avait auparavant été chargé des affaires économiques à l'ambassade d'Algérie dans la capitale française ainsi que consul général entre 2019 et 2021.
Avec le retrait de son chef de légation, Alger prend la première des représailles contre la France pour son alignement total sur les thèses expansionnistes de son rival régional, le Maroc, et sur le Sahara occidental – ancienne province espagnole occupée par Rabat depuis 1975 – comme argument. scénario. Dans la lettre de Macron adressée au monarque alaouite, l'Elysée considère le plan marocain d'autonomie pour le Sahara comme « la seule base pour parvenir à une solution politique juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies ». Paris enterre ainsi toute option respectueuse du droit international et de la tenue d'un référendum d'autodétermination sur le territoire sahraoui.
Une décision « inopportune et contre-productive »
Jeudi dernier, le ministère algérien des Affaires étrangères a indiqué que la France l'avait informé du passé confirmé ce mardi. « Le gouvernement algérien a appris avec beaucoup de regret et une profonde désapprobation la décision inattendue, intempestive et contre-productive du gouvernement français, qui soutient sans équivoque et sans réserve le plan d'autonomie du Sahara occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine », a reconnu le ministère algérien de l'Energie. Affaires étrangères dans un communiqué dans lequel il attaque durement le soutien français à l'expansionnisme de Mohamed VI.
A diferencia de lo que sucedió con España -que hace dos años no informó a las autoridades argelinas de su histórico cambio de posición en el litigio del Sáhara-, Exteriores argelino admitió que « la decisión fue comunicada oficialmente a las autoridades argelinas por las autoridades francesas dans les derniers jours ». « Les puissances coloniales, anciennes et nouvelles, savent se reconnaître, se comprendre et se rapprocher les unes des autres », a-t-il critiqué avec le souvenir frais du colonialisme français et de sa résistance acharnée à l'indépendance de l'Algérie. La France entretient traditionnellement de meilleures relations avec Rabat et est en pleine reconstruction de ces liens après la crise provoquée par l'espionnage avec Pégase du Maroc à Emmanuel Macron et une partie de son gouvernement.