"Le Maroc est un danger pour la stabilité de ses voisins"

L’ancien ministre marocain Ziane entame une grève de la faim

L’ancien ministre marocain Mohamed Ziane80 ans, a entamé jeudi une grève de la faim pour protester contre son emprisonnement de plus de 14 mois dans ce qu’il considère comme une persécution de la part de l’État profond marocain pour ses critiques sans filtre à l’égard du monarque Mohamed VI et son appel à son abdication. les pages de L’indépendant.

Des sources proches de l’ancien ministre des Droits de l’Homme du Maroc ont confirmé à ce journal que Ziane n’a pas mangé ni ingéré de liquides depuis ce jeudi matin et que sa volonté est de poursuivre la grève de la faim « pour son honneur et celui du pays ». « Il est prêt à mourir », préviennent-ils depuis leur entourage.

En effet, vendredi dernier, il a été victime d’une crise cardiaque, a rapporté son entourage à ce journal, mais l’administration pénitentiaire a refusé de le transférer à l’hôpital et n’a assigné qu’une infirmière pour s’occuper de lui.

Ziane est derrière les barreaux depuis 14 mois et, à 80 ans, il mérite le surnom de « plus vieux prisonnier du monde ». Ancien ministre des Droits de l’Homme du Maroc, l’avocat a rompu son silence carcéral il y a quelques semaines lors d’une conversation exclusive avec L’indépendant. Ziane s’en prend une nouvelle fois au monarque alaouite et à ceux qui gouvernent de facto le pays, une « bande de gens médiocres ». «Je réaffirme tout ce que j’ai dit auparavant. Si Mohamed VI est malade ou ne veut pas régner, il doit partir et faire venir son fils, son frère ou sa sœur. « Je m’en fiche », a-t-il glissé.

Ziane est emprisonné à El Arjat, un centre pénitentiaire situé à une dizaine de kilomètres de Rabat, dans la ville voisine de Salé. Il purge une peine de trois ans de prison pour une série de délits présentés par le ministère de l’Intérieur qu’il nie catégoriquement, parmi lesquels « atteinte aux agents publics et à la justice », « atteinte à un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou « harcèlement sexuel ».

Des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International ont dénoncé les garanties nulles du processus judiciaire et ont exigé sa libération immédiate. Ziane a épuisé, sans succès, tous les recours déposés pour réclamer sa libération, entre autres raisons, pour raisons de santé.

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