Le général russe Surovikin était au courant du plan de rébellion du patron de Wagner
Le général russe Sergei Surovikin était au courant des projets du chef du groupe Wagner, Yevgeny Prigozhin, de se rebeller contre le ministère russe de la Défense, selon des sources informées par le renseignement américain auxquelles il a eu un accès exclusif. Le New York Times. Prigozhin a lancé le plus grand défi au pouvoir du dirigeant russe Vladimir Poutine au cours de ses 23 années à la tête de la Fédération de Russie.
Des sources du renseignement américain enquêtent pour savoir si le général Surovikin a aidé à préparer la mutinerie ou dans quelle mesure il a été impliqué et si d’autres officiers ont été impliqués. Le général Surovikin était en charge des troupes russes en Ukraine jusqu’en janvier et a aidé à renforcer les défenses après la contre-offensive ukrainienne de l’automne 2022. Il est populaire auprès des troupes et entretenait de bonnes relations avec Prigozhin.
Il y a des indications que d’autres généraux avaient promis leur aide à Prigozhin, qui avec sa révolte voulait que Poutine relève le ministre de la Défense Sergei Shoigu et le chef d’état-major général Valeri Gerasimov. La querelle de Prigozhin avec Choïgou remonte à l’implication de Wagner en Syrie. Choïgou ne l’a pas informé d’une attaque djihadiste au cours de laquelle plusieurs mercenaires sont morts.
La thèse du renseignement américain est que Prigozhin n’aurait pas organisé la marche vers Moscou s’il n’avait pas cru qu’il avait du soutien dans l’élite militaire russe. L’implication de Surovikin confirmerait l’existence de luttes intestines au Kremlin.
Le général Surovikin est considéré comme un « héros » pour sa participation à la guerre syrienne. Là, il a gagné le surnom Armageddon pour des accusations de brutalité contre des civils.
Les mercenaires de Wagner sont entrés en Russie en toute sécurité depuis l’est de l’Ukraine et ont établi le contrôle de Rostov-sur-le-Don. De là, ils ont avancé jusqu’à atteindre 200 kilomètres de Moscou sans rencontrer pratiquement aucune résistance. Samedi en fin d’après-midi, ils se sont retirés après avoir convenu avec le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, qu’ils ne subiraient pas de représailles et que Prigojine s’exilerait en Biélorussie.
Le président russe Vladimir Poutine tente depuis lundi de recouvrer son image, durement écornée par la mutinerie. Il est devenu clair que son pouvoir a de sérieuses fissures. Et s’il y a des militaires de haut rang impliqués dans la mutinerie, ce serait encore plus grave.