Le président de l’Azerbaïdjan refuse de se rendre à Grenade et fait échouer la rencontre avec l’Arménie au sommet de l’Alhambra
C’était l’attraction principale de la première journée du baptisé « Sommet de l’Alhambra » mais, moins de 24 heures après le début, elle est tombée de l’affiche. La rencontre bilatérale entre les présidents de Arménie et Azerbaïdjan que Moncloa a vendu comme l’un des incitations de la Communauté Politique Européenne, l’événement qui rassemble ce jeudi à Grenade à 50 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne et des pays voisins, n’aura pas lieu.
Le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a annoncé ce mercredi qu’il n’avait pas l’intention d’assister à la réunion sur l’accord du Karabakh qui se tiendra jeudi à Grenade, au cours de laquelle sa rencontre bilatérale avec le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, était attendue sous les auspices de l’UE. , France et l’Allemagne. Le président du Conseil européen Charles Michel, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron devaient assister à la réunion bilatérale.
Il allègue justement des divergences avec le format choisi. L’Azerbaïdjan a insisté pour que la Turquie participe également, mais « l’Allemagne et la France s’y sont fermement opposées », selon les agences de presse azerbaïdjanaises. Grenade accueille jeudi et vendredi le Troisième Sommet de la Communauté politique européenne et la réunion informelle des chefs d’État et de gouvernement de l’UE.
La rencontre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie a acquis une importance particulière suite aux derniers événements sur le terrain. Le 19 septembre, l’Azerbaïdjan a lancé une opération militaire surprise contre le territoire de la république autoproclamée du Haut-Karabakh, provoquant l’exode de la population vers l’Arménie. Le Premier ministre arménien, Nikol Pashinián, qui envisage de se rendre à Grenade, a dénoncé le « nettoyage ethnique » dans la république autoproclamée, aujourd’hui dissoute.
Critique du format et veto de la France
Selon l’Azerbaïdjan, le pays n’a pas besoin de participer aux négociations dans le format proposé suite aux déclarations pro-arméniennes des responsables français, à la visite de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna en Arménie, aux déclarations sur la fourniture d’armes et de munitions et aux accusations de le président du Conseil de l’UE, Charles-Michelcontre l’Azerbaïdjan.
« L’Azerbaïdjan n’a pas besoin d’un tel format. Bakou ne voit pas la nécessité de discuter des problèmes de la région avec des pays éloignés », fait valoir la présidence azerbaïdjanaise. Le pays asiatique laisse cependant la porte ouverte à une participation « si l’ancien format trilatéral du dialogue UE-Azerbaïdjan-Arménie est récupéré » et tant que la France n’est pas présente.
De son côté, le ministère arménien des Affaires étrangères a dénoncé mercredi la vague d’arrestations de personnalités de la République autoproclamée d’Artsakh et a appelé la communauté internationale à aborder la question « dans les relations bilatérales avec l’Azerbaïdjan et dans diverses enceintes internationales ». » « .
Outre les chefs d’État et de gouvernement, le président du Conseil européen, le président de la Commission européenne et le président du Parlement européen participent également au sommet de la Communauté politique européenne. Il est né sur proposition du président français Emmanuel Macron en tant que forum de dialogue et de coopération entre l’Union européenne et les pays voisins pour aborder des questions d’intérêt commun. Les pays participants comprennent l’Ukraine, le Royaume-Uni, la Turquie, la Suisse et les États des Balkans. Les exceptions sur le continent sont la Russie et la Biélorussie.
La première édition s’est tenue en octobre dernier à Prague, avec la participation de 44 pays européens. La seconde, à laquelle ont participé 45 personnes, a eu lieu en Moldavie en juin. Vendredi, Grenade accueillera la réunion informelle des chefs d’État ou de gouvernement.