L’Egypte s’oppose à « tout déplacement forcé » à Gaza et Abbas met en garde contre une expulsion imminente
La présidence égyptienne refuse de coopérer à tout déplacement forcé de la population palestinienne dans la bande de Gaza, une heure et demie seulement après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il avait ordonné à l’armée de commencer les préparatifs pour « l’évacuation » de la population. Palestine située dans la ville de Rafah, frontalière avec l’Égypte et transformée en refuge pour 1,5 million de personnes déplacées d’autres zones de l’enclave. Le régime égyptien a commencé à renforcer la sécurité à la frontière avec la bande de Gaza.
« L’Egypte souligne également que toute tentative ou effort visant à expulser par la force les Palestiniens de leurs terres est voué à l’échec, puisque la seule solution à la situation actuelle est une solution à deux États et la création d’un État palestinien indépendant, le long des frontières du mois de juin. 4 décembre 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale», souligne la présidence égyptienne. Abdel Fattah al-Sisi Dans une déclaration envoyée à L’indépendant.
Dans le communiqué, le Caire insiste sur le fait que le déplacement des Gazaouis vers l’Égypte constitue une ligne rouge. Le régime égyptien se dit d’accord avec les États-Unis dans leurs efforts pour « parvenir au calme dans la bande de Gaza, œuvrer pour parvenir à un cessez-le-feu et faire respecter des trêves humanitaires, permettant l’entrée rapide de quantités suffisantes d’aide humanitaire pour sauver la population de la bande, en en plus de son rejet catégorique de tout déplacement forcé. »
Depuis le début des frappes aériennes sur Gaza en représailles aux attaques terroristes du Hamas, Al-Sissi a réitéré son refus d’accueillir des réfugiés palestiniens sur son territoire pour deux raisons. La prétendue raison intramuros est que cette possibilité ouvrirait la porte à l’exode qui s’est produit dans le passé vers Jordan ou la Liban, anéantissant les aspirations des Palestiniens à avoir leur propre État. « Le déplacement des Palestiniens de Gaza vers l’Égypte signifie que le même déplacement de Palestiniens de Cisjordanie vers la Jordanie se produira. Par la suite, l’État palestinien dont nous parlons et dont le monde parle sera impossible à mettre en œuvre, car la terre est là, mais pas les gens. C’est pourquoi je mets en garde contre le danger de cette affaire », a déclaré Al-Sissi en octobre lors d’une conférence de presse avec la chancelière allemande. Olaf Scholzdu palais Itihadiya au Caire.
Un refus fondé sur le droit des Palestiniens à rester sur leur terre qui a une face B : l’Egypte s’est historiquement opposée à l’installation de camps de réfugiés sur son territoire – elle en manque, contrairement au Liban ou à la Jordanie – et ne veut en aucun cas que scénario de centaines de milliers de Gazaouis installés dans la péninsule égyptienne du Sinaï, un vaste territoire au relief difficile et une petite population bédouine où l’armée mène depuis des décennies une opération contre l’insurrection djihadiste – parmi eux, la branche locale du mouvement islamique État – qui a fait des centaines de morts parmi les soldats et les civils.
Condamnation internationale
Le chef de la diplomatie européenne Joseph Borrell a été l’un des premiers à réagir à l’annonce de Netanyahu. « 1,4 million de Palestiniens se trouvent actuellement à Rafah, sans endroit sûr où aller, confrontés à la famine », a dénoncé Borrell sur son compte du réseau social X, anciennement Twitter. « Les informations faisant état d’une offensive militaire israélienne à Rafah sont alarmantes. Cela aurait des conséquences catastrophiques qui aggraveraient la situation humanitaire déjà désastreuse et le nombre insupportable de victimes civiles », a-t-il ajouté.
De son côté, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a averti que les propos de Netanyahu constituent « une menace réelle » et font partie d’un plan israélien visant à expulser par la force les Palestiniens de leurs terres. Selon lui, les gouvernements israélien et américain seront entièrement responsables des conséquences d’une telle mesure et il appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à agir. « Le temps est venu pour chacun d’assumer la responsabilité de la création d’une autre Nakba, qui poussera toute la région dans des guerres sans fin », indique le communiqué.
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