Des milliers de personnes crient dans les rues contre l’inflation, la corruption et la répression
Dans un climat de terreur, avec une nouvelle vague d’arrestations de militants et de dissidents, Maroc Il a été le théâtre d’une manifestation contre « la hausse des prix, la répression, la corruption et l’oppression ». Un défi au régime de l’absent Mohamed VI qui a jeté ce dimanche des milliers de personnes dans les rues de Rabat.
La marche, massive pour un pays où l’exercice des libertés publiques est empêché, a été appelée par le Front Social Marocain, un bloc composé de syndicats, de partis de gauche et d’organisations de défense des droits de l’homme. Selon Efe, la manifestation a duré deux heures et a fait le tour des rues principales du centre-ville, des portes de la médina à la Plaza de los Alawitas, en passant même par le bâtiment du Parlement marocain.
Les participants ont lancé des slogans contre les « arrestations politiques », dont celle de l’ancien ministre des droits de l’homme Mohamed Ziane après des déclarations en L’indépendant réclamant la démission de Mohamed VI, et « les procès contre les amoureux de la liberté » en référence aux militants, journalistes et intellectuels.
La devise commune de la marche a été « contre la hausse des prix, l’oppression et la pauvreté ». Les convocateurs, parmi lesquels la Confédération démocratique du travail, l’Association marocaine des droits de l’homme et les groupes de responsables de l’éducation ou des handicapés, ont publiquement fustigé la détérioration des services sociaux, de la santé, de l’éducation et des transports dans le pays voisin, « la répression des libertés démocratiques » et « arrestations politiques ».
« Ce pays est corrompu ! », « Quel dommage, on meurt de faim et vos enfants étudient à l’étranger ! », « Quel dommage pour le Maroc, des maisons dans des toilettes, des morts dans des bateaux et un gouvernement gouverné » et « Des procès fictifs aux amoureux de la liberté » étaient quelques-uns des slogans scandés lors de la manifestation, qui s’est terminée dans le calme.
La foule a exigé, entre autres, la démission du Premier ministre marocain, Aziz Ajanuch. C’est la première manifestation de cette pertinence depuis des mois. Le pays d’Afrique du Nord, plongé dans une crise perpétuelle qui a contraint des millions de ses sujets à abandonner leurs terres, a enregistré une inflation de 7,1 % par an en octobre. Dans le cas de l’alimentation et du transport, il s’élevait à 10 et 12 %, respectivement. «¿Dónde está el fondo de pensiones?», «Nos habéis machacado con la carestía de la vida», «Libertad para los presos políticos» o «El presupuesto de 2023 es solo para los ricos», han sido algunos de los lemas de la manifestation.
Mi-novembre, les autorités marocaines ont envoyé l’avocat et opposant marocain en prison Mohamed Zianequi a soulevé une énorme poussière en octobre dernier lorsque des pages de L’indépendant appelé à l’abdication de Mohamed VI. L’ancien ministre des droits de l’homme a été arrêté et emprisonné après des semaines de harcèlement croissant de la part de la justice et des forces de sécurité.