"Le Maroc est un danger pour la stabilité de ses voisins"

La justice marocaine confirme la peine de 3 ans de prison contre l’ancien ministre Mohamed Ziane

La justice marocaine a confirmé la condamnation à trois ans de prison de Mohamed Ziane, l’ancien ministre marocain des Droits de l’Homme âgé de 80 ans qui a élevé la voix contre les absences prolongées du roi Mohamed VI et la répression dans le pays voisin.

Des sources proches de lui ont confirmé L’indépendant que la Cour suprême du Maroc, la plus haute cour d’appel du pays, a confirmé la condamnation de Ziane, emprisonné depuis novembre dernier après des déclarations controversées dans ce journal dans lesquelles il exhortait le monarque à abdiquer son fils et censurait la dérive du l’élite qui gouverne le pays. Il n’y a plus de ressources contre la résolution.

au cours des derniers mois Amnistie internationale Il a fait campagne pour exiger la libération immédiate de Ziane, qui a été jugé sur plainte du ministère de l’Intérieur qui l’accusait de onze crimes, dont « offenses à des agents publics et à la justice », « outrage à corps constitué », « diffamation »,  » adultère » ou « harcèlement sexuel ». Un tribunal marocain l’avait condamné en février 2022 à trois ans de prison et à une amende de 5 000 dirhams (environ 450 euros).

Selon l’organisation de défense des droits humains, six des onze accusations portaient atteinte à la liberté d’expression et les autres ont dû faire l’objet d’une enquête dans le cadre d’un processus indépendant et impartial qui, selon Amnesty, n’a pas eu lieu dans un pays où le pouvoir judiciaire est utilisé comme bras d’exécution de la répression. Sa famille avait demandé sa libération pour des raisons humanitaires, compte tenu de l’âge avancé de Ziane et de ses problèmes de santé.

Amnesty dénonce également que Ziane n’a pas eu accès à ses avocats ces dernières semaines et qu’elle n’est pas autorisée à accéder aux médias ni à consulter des livres ou à écrire.

Son entourage avait également demandé la récusation du magistrat qui devait trancher la libération, alléguant un conflit d’intérêts. Dans une lettre exclusive publiée en mars par L’indépendant, Ziane a réaffirmé sa critique du pouvoir politique et de l’appareil sécuritaire qui régissent les desseins du Maroc face aux absences prolongées de Mohamed VI. “La situación de los derechos humanos hoy en Marruecos es peor que la que conoció el país durante el fin del régimen de Hasán II”, escribió quien detalló las prácticas de represión que han ahogado los refugios tradicionales de contestación al establishment, la universidad y los moyens de communication.

Depuis fin novembre dernier, Ziane se trouve à la prison d’El Arjat, située à une dizaine de kilomètres de Rabat. Il avait auparavant été interdit de quitter le pays et avait fait l’objet d’une campagne de diffamation de la part de la presse marocaine contrôlée et muselée depuis la publication de l’interview dans ce journal en octobre. Le pouvoir médiatique a alors réclamé la prison pour l’avocat, lançant lui aussi un flot d’insultes, passant d' »hérétique », « fou » ou « terroriste » à « traître » et « cinquième chroniqueur ».

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