L'armée israélienne prend le contrôle du poste frontière de Rafah avec Gaza
A l'occasion d'une nouvelle journée de négociations au Caire pour tenter de mettre un terme au cessez-le-feu, les chars israéliens ont repris ce mardi le poste frontière de Rafah, qui relie la bande de Gaza à la péninsule égyptienne du Sinaï et qui était jusqu'à présent le principal point de connexion du territoire avec l’extérieur après plus de trois décennies de blocus.
Le poste frontière a été fermé du côté palestinien en raison de la présence de chars israéliens, selon un porte-parole de l'autorité frontalière de Gaza. interrompre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. « Les forces du groupement tactique de la 401ème Brigade ont obtenu le contrôle opérationnel du côté Gaza du terminal de Rafah sur la base de renseignements indiquant que des saboteurs utilisaient la zone du terminal à des fins terroristes », a indiqué un communiqué des Forces de défense israéliennes.
Les troupes israéliennes ont lancé une opération surprise à minuit censée « neutraliser les cibles terroristes appartenant à l'organisation terroriste Hamas à l'est de Rafah et prendre le contrôle opérationnel du côté Gaza du terminal de Rafah ». Tôt lundi, Tel Aviv a ordonné à la population d'évacuer les quartiers est de Rafah. La mesure concerne environ 100 000 personnes.
L'armée israélienne affirme avoir tué 20 combattants palestiniens. « Les forces ont également trouvé trois ouvertures de tunnels opérationnels dans la zone. Il n'y a eu aucune victime parmi nos troupes », a indiqué le communiqué des Forces de défense israéliennes.
Rejet international de l'incursion
Les Forces de défense israéliennes insistent sur le fait que, quelques heures avant l'invasion, elles « ont encouragé les habitants de la région orientale de Rafah à s'installer temporairement dans la zone humanitaire élargie d'Al Mawasi, où l'armée israélienne a facilité l'agrandissement des hôpitaux de campagne, des tentes et l'augmentation du nombre de réfugiés ». approvisionnement en eau, nourriture et médicaments. Les organisations humanitaires ont cependant alerté sur la catastrophe que pourrait provoquer l'incursion terrestre des troupes israéliennes.
« La perturbation continue de l'entrée de l'aide et des approvisionnements en carburant au terminal de Rafah mettra un terme à la réponse humanitaire cruciale à travers la bande », a prévenu l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA. « La faim catastrophique à laquelle est confrontée la population, notamment dans le nord de Gaza, va s'aggraver beaucoup si ces routes d’approvisionnement sont interrompues.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a reconnu hier « être profondément préoccupé par les indications qui pointent vers l'imminence d'une opération militaire à grande échelle à Rafah ». « Nous assistons déjà à des mouvements de personnes, dont beaucoup se trouvent dans des conditions humanitaires désespérées et sont déplacées à plusieurs reprises. Elles recherchent la sécurité qui leur a été refusée à maintes reprises », a-t-il dénoncé.
La zone n’a pas la capacité d’accueillir le nombre de personnes qui cherchent actuellement refuge à Rafah.
Pour des ONG comme le Conseil norvégien pour les réfugiés, « l'offensive militaire israélienne à Rafah pourrait conduire à la phase la plus meurtrière du conflit, infligeant d'horribles souffrances à environ 1,4 million de civils déplacés dans la région ». « Les ordres de relocalisation émis ce lundi par Israël à l'encontre de milliers de Gazaouis, leur ordonnant de s'installer à Al Mawasi, sont plus qu'alarmants. La région est déjà débordée et manque de services vitaux. Elle n'a pas la capacité d'héberger le nombre de personnes qui cherchent actuellement refuge. à Rafah, sans garanties de sécurité, d'hébergement adéquat ou de retour une fois les hostilités terminées pour ceux qui sont contraints de déménager », a prévenu Jan Egeland, secrétaire général de l'organisation norvégienne.
« L'absence de ces garanties fondamentales de sécurité et de retour, comme l'exige le droit international humanitaire, qualifie les directives de réinstallation d'Israël de transfert forcé, ce qui constitue une grave violation du droit international. Toute opération militaire israélienne à Rafah – qui est devenue le plus grand conglomérat des camps de personnes déplacées dans le monde – entraînera de potentielles atrocités de masse.