Le Maroc célèbre une carte avec le Sahara dans un agenda scolaire français comme une victoire
La presse officielle marocaine le vend comme une preuve définitive que le changement de position d'Emmanuel Macron, qui soutenait il y a un mois l'identité marocaine du Sahara occidental contesté contre la légalité internationale, a été rapidement transféré dans les manuels scolaires des Gaulois.
« Les manuels scolaires français pour l'année scolaire 2024-2025 marquent un tournant important en incluant désormais la carte complète du Maroc, qui va de Tanger à Lagouira », note la presse censurée du pays voisin. Pour seule preuve, les médias du régime alaouite – avec leur écho dans la presse espagnole proche du Majzenle cercle du palais qui régit les conceptions du Maroc – fournit une carte du monde issue d'un agenda scolaire. Plus précisément, il s'agit d'un programme de Étuderama« un site spécialisé dans la formation et l'orientation des étudiants », comme l'explique son site Internet.
« Une décision historique »
« Cette décision, qui inclut les régions sahraouies dans les manuels scolaires, a provoqué une vive réaction de la part de la communauté marocaine en France », note l'information copiée et diffusée par la presse marocaine, soumise à une forte censure et contrôlée par l'appareil sécuritaire du pays. . Selon l'information, des images circulent sur les réseaux sociaux « montrant plusieurs manuels scolaires que le Maroc expose désormais à l'intérieur de ses frontières reconnues, y compris dans ses régions sahraouies ». « Cette inclusion met en évidence un changement significatif dans l'approche pédagogique française de la géographie politique », glissent-ils. Dans tous les cas, la même carte du monde est réalisée.
Dans une lettre de Macron à Mohamed VI divulguée par la Maison royale alaouite, le président français a assuré que « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans la souveraineté marocaine ». « Pour la France, l'autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », indique le contenu signé par Macron. Le mouvement a provoqué une crise avec l'Algérie, avec le retrait de son ambassadeur à Paris, et a été censuré par des partis comme le Parti socialiste français, le considérant comme « unilatéral » et mené sans consultation préalable ni consensus parlementaire.
Le droit international et les résolutions de l'ONU continuent de considérer l'ancienne province espagnole – occupée par le Maroc depuis 1976 – comme un territoire non autonome, le dernier à avoir été décolonisé en Afrique.
L'enthousiasme de Rachida Dati
Les critiques de la mesure de Macron soulignent également sa faiblesse interne. Son mouvement a été battu aux élections législatives de juillet dernier et est toujours en train de nommer un Premier ministre, malgré ses réticences à accepter la proposition du nouveau Front populaire et ses tentatives de briser l'unité de la gauche pour attirer les socialistes et les verts.
L'une des personnalités qui a célébré avec le plus d'enthousiasme son mouvement dans le conflit du Sahara occidental est Rachida Datiministre de la Culture par intérim et chef de la Justice à l'époque de Nicolas Sarkozy à l'Élysée.
Dati, dont le père était marocain et dont la mère était algérienne, se trouvait au Maroc au moment de l'annonce du revirement français en pleine célébration des 25 ans de règne de Mohamed VI. « C'est un honneur d'être présent au Maroc en ce jour historique pour les relations franco-marocaines. Ce cours de l'Histoire est essentiel et irréversible. Nous en sommes tous les architectes », a-t-il écrit sur son compte X, anciennement Twitter.
« Des hommages sont rendus à Sa Majesté le Roi Mohamed VI et au Président de la République Emmanuel Macron pour leurs visions ambitieuses pour nos deux peuples, qui savent que, d'une rive à l'autre de la Méditerranée, notre avenir ne peut être que commun. Vive la Méditerranée. le Royaume du Maroc et vive la France! », a-t-il ajouté. Pour Dati, « la souveraineté du Maroc est incontestable ». « La prise de position du président de la République Emmanuel Macron constitue un événement important et positif qui renforce la souveraineté du Royaume du Maroc », a-t-il conclu.