Le missile tombé en Pologne a été lancé par l'Ukraine pour intercepter une attaque russe

Le missile tombé en Pologne a été lancé par l’Ukraine pour intercepter une attaque russe

L’enquête sur l’explosion survenue mardi après-midi à Przewodóv, à une dizaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, laisse entendre qu’elle aurait été lancée par les forces ukrainiennes dans une tentative d’intercepter des missiles russes, comme l’avait anticipé ce matin l’Associated Press citant l’américain sources. Heures plus tard, Premier cri Avec des sources de l’Otan, il a confirmé la nouvelle en assurant que Biden avait informé ses partenaires du G7 que l’explosion en Pologne avait été causée par un missile ukrainien de défense aérienne.

Le président américain avait déjà prévenu depuis Bali, où il assiste au G20, qu’il jugeait « peu probable » que le missile vienne de Russie. Maintenant, il est confirmé que l’attaque n’est pas venue de Russie.

Le ministère polonais des Affaires étrangères a décrit le missile dans sa première évaluation comme un dispositif « de fabrication russe ». Il pourrait s’agir de missiles sol-air S-300 dont dispose également l’Ukraine. Deux agriculteurs, âgés de 62 et 64 ans, sont morts à la suite de l’explosion. Près de Przewodów, sur le territoire ukrainien, se trouve la centrale électrique de Dobrotvirska, visée par des missiles russes.

Après une réunion du Comité du Conseil des ministres de la sécurité nationale et des affaires de défense, ils mettent les troupes en état d’alerte et convoquent l’ambassadeur de Russie à Varsovie pour des consultations.

L’OTAN organise ce mercredi une réunion des ambassadeurs de l’OTAN, sous la présidence du secrétaire général, Jens Stoltenberg. Il était possible que l’article 4 soit invoqué, qui exhorte l’Alliance atlantique à tenir des consultations au cas où un allié se sentirait menacé. Il a déjà été activé plusieurs fois. S’il était considéré comme un accident, l’article 5 ou la défense collective ne seraient pas invoqués. En tout état de cause, son application requiert l’unanimité et n’implique pas toujours une réponse militaire.

C’est la première fois que la Russie lance une attaque contre un pays de l’OTAN depuis qu’elle a envahi l’Ukraine le 24 février. Depuis le début, l’affaire a été traitée comme s’il s’agissait d’un accident plutôt que d’une attaque intentionnelle. La réponse changerait considérablement, même s’il est clair que l’origine réside dans la contre-attaque lancée par le Kremlin à travers l’Ukraine en réponse à sa défaite le week-end dernier à Kherson.

Ceux qui ont le plus vigoureusement accusé le Kremlin sont les autorités ukrainiennes, dirigées par le président Volodimir Zelenski. « La terreur ne se limite pas à nos frontières nationales. Des missiles russes ont touché la Pologne… Ils ont tiré des missiles sur un territoire de l’OTAN. Il s’agit d’une attaque russe contre la sécurité collective. C’est une montée importante. Nous devons agir. »

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksi Reznikov, a rappelé que ce qui s’est passé est une réponse à l’avertissement de Kiev. « Nous demandons depuis un certain temps que les cieux soient fermés, car les cieux n’ont pas de frontières. Ils n’en ont pas pour la Russie et ses missiles incontrôlés. Ils n’en ont pas pour nos voisins de l’UE et de l’OTAN. Dehors les gants. Il est temps de gagner. » L’Ukraine va insister sur le fait qu’elle a besoin de missiles à plus longue portée, comme l’ATACMS, avec une portée de 300 kilomètres. Les anti-missiles HIMARS ont permis à l’Ukraine de faire de grandes avancées sur les troupes russes.

Cependant, le ministère russe de la Défense a nié avoir attaqué le territoire polonais et a assuré que les restes retrouvés n’étaient pas russes. Ils l’ont même décrit comme « une provocation délibérée » visant à générer une escalade. Après avoir lancé une centaine de missiles pour attaquer des infrastructures vitales pour les Ukrainiens, la Russie se lave à nouveau les mains.

Comme le dit Julian Borgerdans Gardien, « Même si cet incident peut être contenu, cela ne signifie pas que les risques d’un affrontement entre la Russie et l’OTAN en raison d’une erreur de calcul ne sont pas réels. Kyiv veut s’associer le plus possible à l’Otan afin de pouvoir restaurer la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. »

Celui qui attise le feu depuis le 24 février, c’est le Kremlin et le risque qu’un missile soit détourné, ou la défense anti-aérienne, comme on vient de le voir, est élevé. Nous sommes au bord du gouffre.

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