Les États-Unis exhortent l’Espagne à rapatrier « rapidement » les veuves des djihadistes de l’Etat islamique de Syrie
Les États-Unis exhortent l’Espagne à rapatrier « rapidement » du nord-est de la Syrie les femmes et les mineurs liés à l’État islamique de nationalité espagnole qui restent dans les camps de personnes déplacées et proposent d’aider le gouvernement dans ce processus, a déclaré un porte-parole des États-Unis. Département d’État à Europa Press.
« Le rapatriement est la seule solution durable à la situation humanitaire et sécuritaire dans les camps de déplacés d’Al Hol et d’Al Roj, dans le nord-est de la Syrie », a déclaré ce porte-parole, rappelant qu’y vivent quelque 56.000 personnes, dont la moitié ont moins de 12 ans.
Quelque 10 000 citoyens d’une soixantaine de pays résident dans ces camps, gérés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance composée entre autres de forces kurdes syriennes et de Syriens -18 000.-, selon les données du département d’Etat.
Pour cette raison, a souligné le porte-parole après avoir été consulté par Europa Press pour savoir s’il y a eu des contacts avec le gouvernement de Pedro Sánchez concernant un éventuel rapatriement des Espagnols, les États-Unis « exhortent tous les gouvernements à rapatrier rapidement leurs ressortissants du nord-est de Syrie et est prêt à contribuer à cet effort » étant donné que « cette crise sécuritaire et humanitaire s’aggrave de jour en jour ».
En ce sens, la source a précisé qu’individuellement, l’administration Joe Biden « offre une assistance aux pays désireux de rapatrier leurs citoyens du nord-est de la Syrie », ce qui implique qu’elle aiderait déjà les pays occidentaux qui, ces dernières semaines, ont rapatrié des femmes et des enfants.
Des sources diplomatiques ont indiqué à Europa Press qu’un responsable du ministère des Affaires étrangères a rendu visite aux femmes et mineurs espagnols qui se trouvent à Al Hol et Al Roj avant l’été afin de les rencontrer et « d’établir les conditions pour procéder au rapatriement, une fois les conditions de sécurité réunies.
Le gouvernement n’a pas fourni de données actualisées sur le nombre d’Espagnols qui resteraient dans ces camps en Syrie. La dernière information officielle remonte à septembre 2019, lorsque la Haute Cour nationale a émis des mandats d’arrêt internationaux contre quatre femmes – trois espagnoles et une marocaine – qui se trouvaient en Syrie et qui avaient exprimé leur volonté de retourner en Espagne. Ces femmes avaient alors 17 mineurs à leur charge.
Ces derniers mois, les pays occidentaux, dont la France ou l’Allemagne, ont intensifié les rapatriements de femmes et d’enfants afin de faire face à la menace que leur permanence pourrait représenter pour l’avenir compte tenu de la présence de l’État islamique en leur sein, où ils continuent de recruter nouveaux combattants.
En général, les femmes ont été détenues à leur arrivée dans leur pays d’origine, car dans la plupart des cas, des poursuites judiciaires étaient en cours contre elles pour des infractions liées au terrorisme, car beaucoup se sont rendues volontairement en Syrie pour rejoindre l’État islamique.
Pour l’instant, le gouvernement espagnol n’a pas indiqué qu’il allait procéder au rapatriement immédiat de certaines de ces femmes et enfants, bien que la visite du responsable des affaires étrangères puisse être considérée comme une première étape à cet égard, bien que l’exécutif ne confirmer cette fin.