L’ONU appelle à reprendre le financement à Gaza après la suspension de neuf pays : « C’est une autre punition collective »
La suspension de l’aide à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens décrétée par neuf pays pour l’implication présumée d’une douzaine de ses membres dans les attaques du Hamas est une « punition collective » pour la population de Gaza en route vers quatre mois de guerre avec le 1,9. millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, plus de 26 000 morts et un risque de famine dans la bande de Gaza.
C’est ce que l’UNRWA lui-même a dénoncé. Pour Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, couper « la bouée de sauvetage » de 2 millions de personnes à Gaza « est une punition collective ». « J’exhorte les pays qui ont suspendu leur financement à reconsidérer leur décision avant que l’UNRWA ne soit contraint de suspendre sa réponse humanitaire. La vie de la population de Gaza dépend de ce soutien ainsi que de la stabilité régionale », a-t-il demandé ces dernières heures.
États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Australie, Royaume-Uni, Finlande, Suisse et Écosse ont suspendu le financement de l’UNRWA pendant que l’ONU enquête sur les accusations israéliennes selon lesquelles une douzaine de ses membres –L’UNRWA compte plus de 13 000 employés dans la bande de Gaza– participé aux attentats menés par le Hamas le 7 octobre, qui ont fait près de 1 200 morts.
Cet appel à l’aide à l’agence a été rejoint ce dimanche par le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui a appelé à la reprise de l’aide. « L’ONU prend des mesures rapides suite à des allégations extrêmement graves contre plusieurs membres du personnel de l’UNRWA. Ces prétendus actes odieux doivent avoir des conséquences. Mais il est nécessaire de satisfaire les besoins humanitaires des populations désespérées que l’UNRWA sert », explique le Portugais.
Neuf salariés licenciés
« Sur les 12 personnes impliquées, neuf ont été immédiatement identifiées et licenciées par le commissaire général ; La mort de l’un d’eux a été confirmée et l’identité des deux autres est en cours d’éclaircissement », explique António Guterres. « Tout employé de l’ONU impliqué dans des actes terroristes sera tenu responsable, notamment par le biais de poursuites pénales. Le Secrétariat est disposé à coopérer avec une autorité compétente capable de traiter les individus conformément aux procédures normales du Secrétariat pour une telle coopération.
À la mi-janvier, l’UNRWA a annoncé une évaluation complète et indépendante de l’organisation. L’agence rappelle que deux millions de civils à Gaza dépendent de son aide cruciale mais prévient que le financement actuel « ne lui permettra pas de répondre à tous les besoins pour les soutenir en février ». « Même si je comprends vos inquiétudes – j’ai moi-même été horrifié par ces accusations – j’appelle vivement les gouvernements qui ont suspendu leurs contributions à assurer au moins la continuité des opérations de l’UNRWA », souligne António Guterres.
« Les actes odieux présumés de ces membres du personnel doivent avoir des conséquences. Mais les dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui travaillent pour l’UNRWA, dont beaucoup se trouvent dans des situations parmi les plus dangereuses pour les travailleurs humanitaires, ne devraient pas être pénalisés. « Les besoins urgents des populations désespérées qu’ils servent doivent être satisfaits », ajoute-t-il.
L’UNRWA insiste également sur le fait que, au milieu d’intenses opérations militaires israéliennes à Khan Younis, de nombreux habitants de Gaza « ont faim alors que le temps presse vers une famine imminente ». « L’agence gère des abris pour plus d’un million de personnes et fournit de la nourriture et des soins de santé primaires même au plus fort des hostilités », précise-t-il.
« Dans son arrêt de vendredi, la Cour internationale de Justice a ordonné qu’« Israël doit prendre des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont il a un besoin urgent pour remédier aux conditions de vie défavorables auxquelles sont confrontés les Palestiniens dans la bande de Gaza ». Ces mesures visent à éviter des dommages irréparables aux droits des Palestiniens », déclare Lazzarini.
« La seule façon d’y parvenir est de coopérer avec les partenaires internationaux, en particulier l’UNRWA en tant que plus grand acteur humanitaire à Gaza. Quelque 3 000 membres du personnel de base sur les 13 000 présents à Gaza continuent de se présenter au travail, donnant à leurs communautés une bouée de sauvetage qui peut s’effondrer à tout moment en raison du manque de financement. « Il serait extrêmement irresponsable de sanctionner une agence et une communauté entière qu’elle sert pour des accusations d’actes criminels contre certaines personnes, surtout en temps de guerre, de déplacements et de crises politiques dans la région », dénonce-t-il.
L’agence assure également que « chaque année elle répertorie l’ensemble de son personnel auprès des pays hôtes, dont Israël ». « L’agence n’a jamais reçu de préoccupations concernant des membres spécifiques du personnel », glisse-t-il.
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