L'UE se concentre sur les femmes dans la loi espagnole sur la parité en cours d'élaboration
Les ministres de l'emploi, des politiques sociales et des droits des consommateurs de l'Union européenne s'exprimeront ce mardi le rôle des femmes dans la vie publique. À la veille des élections européennes, les ministres discuteront de « la manière d’améliorer la représentation des femmes dans la prise de décision et de promouvoir l’égalité des sexes aux postes de direction ».
Le ministre de l'Égalité du gouvernement espagnol assistera à la réunion, Ana Redondo. Justement, son ministère a présenté au Congrès des députés le projet de loi organique sur la représentation égale et la présence équilibrée des femmes et des hommes, une norme qui se poursuit dans le processus parlementaire et qui cherche à rendre obligatoires les listes à glissière.
Dans le domaine privé, le texte indique que les conseils d'administration des sociétés cotées et des entités d'intérêt public comptant plus de 250 salariés ou un chiffre d'affaires supérieur à 50 millions d'euros ou un actif supérieur à 43 millions doivent avoir une composition conforme au principe de parité: le nombre de femmes ne peut être inférieur à 40% du total des membres du conseil.
Cette mesure a été le grand pari du gouvernement de Pedro Sánchez pendant la journée internationale de la femme en 2023Cependant, plus d'un an plus tard, le processus d'amendement se poursuit, dont le délai a été prolongé à plusieurs reprises après un vote au Congrès et le rejet de l'amendement par l'ensemble de Vox.
Conclusions économiques
Outre la représentation des femmes en politique et aux postes de direction, les ministres approuveront également des conclusions sur les questions économiques pour tenter de combler l'écart salarial et les inégalités dont souffrent les femmes en matière financière.
« Le Conseil s'efforcera d'adopter des conclusions sur autonomisation économique et indépendance financière des femmes comme une voie vers une égalité effective entre les sexes. Ils appellent à l'adoption de mesures telles que la réduction de l'écart salarial entre les hommes et les femmes, le soutien aux victimes de violence de genre et l'amélioration de la disponibilité des données sur l'indépendance financière des femmes », selon l'ordre du jour.
Les ministres prendront comme référence le rapport de l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) qui confirme qu'au cours des dernières années, il y a eu une augmentation de l’écart entre hommes et femmes par rapport à la situation économique. Cette variable mesure le risque de pauvreté et la répartition des richesses entre hommes et femmes. En moyenne, dans l'Union européenne, la détérioration a été de quatre dixièmes, en Espagne de sept, selon le score attribué par l'EIGE.
Cependant, le document comprend des données pour 2021 qui se sont légèrement améliorées les années suivantes, même si elles restent supérieures à celles enregistrées en 2019. Ainsi, selon l'Enquête sur les conditions de vie (ECV) de l'Institut national de la statistique (INE), le 19,5% des hommes étaient menacés de pauvreté, compte tenu de leurs revenus de 2022. Dans le cas des femmes, le pourcentage s'élève à 20,8%. En 2019, le taux de pauvreté pour les hommes était de 18,4 % et de 18,8 % pour les femmes.
Le même rapport constate une plus grande capacité d'amélioration de l'Espagne en matière de participation au marché du travail. Dans ce domaine, elle obtient un score de 82,3 points et occupe la 22ème position parmi le reste des économies européennes. Il convient de noter que les femmes occupent davantage d'emplois à temps partiel que les hommes, ce qui a un impact sur leurs salaires et, en fin de vie active, sur les retraites.
Ces dernières années, des mesures législatives ont été prises en Espagne pour atténuer ces différences, comme le complément pour fermer le écart entre les sexes dans les retraites ou l'expansion du congé de paternité, puisque, comme l'a identifié la Banque d'Espagne, la maternité pénalise la carrière des femmes de manière inégale par rapport à l'impact qu'elle a sur la carrière des hommes. Pour ces politiques et d’autres, elle se classe au quatrième rang dans le rapport de l’EIGE, derrière la Suède, les Pays-Bas et le Danemark.
Compte tenu de ces données, qui, bien que dans des proportions différentes, existent dans tous les pays de l'UE, les ministres s'engageront à améliorer la situation des femmes dans l'économie, ainsi qu'à disposer de plus de statistiques permettant d’évaluer les inégalités et soutenir les victimes de violences de genre.
Ce lundi, le ministre du Travail, Journée Yolandez, a annoncé que dans le cadre de la table de dialogue social pour la réforme de l'indemnisation du chômage, une subvention spécifique sera créée pour les victimes de violences sexistes et une compatibilité sera autorisée entre les allocations de chômage contributives et un emploi.