Arrêt historique à Strasbourg contre l’inaction climatique

Arrêt historique à Strasbourg contre l’inaction climatique

Aujourd'hui, l'histoire s'est écrite à Strasbourg. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a émis la décision en faveur de l’une des trois exigences soulevées par l’inaction climatique des États européens pour atténuer les effets du changement climatique.

Le procès a été mené par Femmes âgées suisses regroupées au sein de l’Association des femmes âgées pour la protection du climat ou Verein KlimaSeniorinnen. Ce groupe de femmes a signalé en Suisse pour leur incapacité à protéger leurs droits humains et leur incapacité à s’adapter à des politiques climatiques appropriées pour réduire les conséquences du réchauffement climatique.

Le président de la CEDH, Siofra O'Learya noté que la Suisse avait violé les droits de ces femmes car des « lacunes critiques » ont été constatées dans la politique suisse de lutte contre le changement climatique. Concrètement, les juges européens ont considéré que la Suisse n'a pas rempli ses obligations pour les droits de ces femmes âgées afin d'éviter qu'elles subissent les effets du réchauffement climatique. En outre, ils ont souligné les lacunes de la politique suisse pour quantifier les limitations de ses émissions de gaz à effet de serre et que le gouvernement suisse n'avait pas respecté les objectifs qui avaient été fixés pour réduire les émissions.

Militants suisses de l'association Réseau mondial d'action juridique (GLAN)

Il s'agit d'une grande victoire pour l'activisme climatique, mais les juges ont rejeté le procès intenté par six jeunes Portugais contre le Portugal, mais aussi contre 31 autres pays européens qu'ils entendaient condamner pour politiques insuffisantes pour atténuer le changement climatique.

Les juges ont rejeté leurs allégations sans examiner le fond de l'affaire, car les six plaignants ont bafoué une règle fondamentale de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), selon laquelle épuiser les recours internes du pays qu'ils dénoncent avant de porter l'affaire à Strasbourg. Les jeunes avaient fait valoir que l’urgence climatique les exemptait de cette règle juridique fondamentale, mais la Cour EDH n’a pas retenu cette thèse.

Par ailleurs, les juges européens ont également souligné que, pour dénoncer d'autres États au-delà du Portugal et appliquer un prétendu principe de extraterritorialité parce que leur action ou leur inaction peut avoir des effets sur eux, il existe d’autres instruments juridiques internationaux et la Cour EDH est l’organe compétent pour le faire.

Ils ont également souligné qu'une politique spécifique ne peut pas être dictée aux États sur ce qu'ils devraient faire en raison des effets que cela aurait sur les personnes en dehors de leur territoire ou en dehors de leur autorité et contrôle.

Mais au-delà de ce dossier qui, de par la manière dont il a été abordé, suscitait déjà de nombreux doutes quant à sa possibilité d'aller de l'avant, le mouvement contre le changement climatique a reçu une note d'espoir avec le jugement en faveur des Suissesses.

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