« Israël formera une coalition internationale pour faire payer l'attaque à l'Iran »
« L'Iran est un problème mondial, un défi régional et un danger pour Israël. Le monde s'est rangé du côté d'Israël face au danger. » Benny Gantz, leader de l'Unité nationale et ministre sans portefeuille, est celui qui s'annonce comme le successeur de Benjamin Netanyahu dès qu'il y aura des élections. Il est membre du cabinet de guerre, ses paroles sont donc très pertinentes pour l’Israël d’aujourd’hui et de demain. Gantz fait partie du cabinet de guerre, aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Yoav Gallant, qui se sont rencontrés en début d’après-midi.
On peut en déduire que Gantz et ceux qui le soutiennent, les plus modérés du gouvernement et une majorité de la population lassée des excès de Netanyahu, considèrent qu'il est essentiel que toute action contre l'Iran bénéficie du soutien des États-Unis, qui est essentiel, et des autres alliés.
Nous ne cherchons pas une guerre avec l’Iran. « Nous ne cherchons pas une escalade. »
John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain
Et le président américain Joe Biden ne va pas attaquer l’Iran. Le fort soutien à Israël fait référence à son assistance en cas d'attentats comme celui de samedi soir, mais sans aller plus loin car la région est une bombe à retardement. « Nous ne cherchons pas la guerre avec l'Iran. Nous ne cherchons pas l'escalade », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. C’est ce que Biden a déclaré à Netanyahu lors de leur conversation de 25 minutes samedi soir. En pleine année électorale, la dernière chose que Biden souhaite, c’est une guerre entre l’Iran et Israël. L’inflation augmenterait à nouveau, il n’y aurait personne pour baisser les taux d’intérêt et l’approbation de leur Bindenomics serait perdue. À cela s’ajoutent les critiques qu’il suscite déjà pour son soutien à Israël en raison des abus du gouvernement Netanyahu à Gaza.
Début mars, Gantz était à Washington, invité par l’administration Biden. Il y a rencontré le secrétaire d’État Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. Les médias israéliens ont interprété ce geste comme un signal adressé à Netanyahu, que Biden commence à considérer comme un risque, notamment après l'attaque qui a coûté la vie à sept travailleurs humanitaires de l'ONG liée au chef espagnol José Andrés. Le grave problème des travailleurs humanitaires et le manque d’aide aux habitants de Gaza sont devenus évidents.
Dissidents au gouvernement
Fort de l'expérience de la guerre sur le terrain, Benny Gantz a salué la manière dont Israël a répondu à l'attaque iranienne samedi soir. « C'est une réalisation stratégique dont nous devons profiter pour le bien de la sécurité d'Israël. »
Selon Gantz, « cet incident n'est pas terminé : l'alliance stratégique et le système de coopération régionale que nous avons construits, qui ont résisté à cet important défi, doivent être renforcés plus que jamais… Face à la menace iranienne, nous construirons une coalition régionale et « nous veillerons à ce que l'Iran en paie le prix, de la manière et au moment qui nous conviennent ».
« Cet incident n'est pas terminé : l'alliance stratégique que nous avons construite doit être renforcée plus que jamais. »
Benny Gantz, ministre sans portefeuille
Tout le monde au sein du gouvernement israélien n’est pas de cet avis, puisque les ultra-orthodoxes et les extrémistes de droite, auxquels Netanyahu a cédé du terrain, préconisent de répondre avec force à l’Iran, quoi que fassent les autres alliés. Ce serait tomber dans le piège de l’Iran, qui a commis l’erreur de ne pas laisser son ennemi isolé. Il est vrai que le régime des ayatollahs répondait à un bombardement israélien du consulat de Damas au cours duquel le chef des Gardiens de la révolution iraniens pour la Syrie et l'Irak a été tué. Mais c’était une réponse annoncée et contenue. Ils ont lancé quelque 300 drones et missiles de manière à donner à Israël et à ses alliés le temps de se préparer à réagir. Ils en ont intercepté 99 % lors d'un test visant à évaluer le fonctionnement de la défense du pays. Il n'y a pas eu de victimes. Et après l’opération, l’Iran a annoncé qu’il était satisfait à moins qu’il n’y ait davantage d’attaques.
Cependant, son action représente un bond quantitatif et un avertissement : c’est la première fois que l’Iran attaque Israël directement, et non par l’intermédiaire de ses mandataires, comme le Hezbollah au Liban. Tout indique que désormais, c’est l’Iran qui agira contre Israël, ce qui fait craindre que toute fausse action ne conduise à une escalade régionale aux dimensions mondiales. La Russie a déjà déclaré que si les États-Unis intervenaient, ils y participeraient également.
Il est très pertinent que dans son message, l'Israélien Benny Gantz ait souligné que la mission israélienne à Gaza, la réponse à l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, n'est pas encore terminée. « Le plus important, c'est avant tout de rendre les otages et d'éliminer la menace qui pèse sur ceux qui vivent au nord et au sud d'Israël. »
Autrement dit, Gantz appelle à mettre fin à l’opération à Gaza. Ce samedi, des centaines de milliers d'Israéliens se sont à nouveau rassemblés pour exiger la libération des 133 otages toujours aux mains du Hamas. Les chances d'un accord pour qu'ils rentrent chez eux ont disparu lorsque le Hamas a exigé un cessez-le-feu permanent.selon Le temps d'Israël, à laquelle le gouvernement israélien est radicalement opposé. Les plus pessimistes estiment que la majorité des personnes kidnappées ont perdu la vie en captivité.
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