Israël intensifie ses bombardements sur Gaza à partir de ce soir en préparation d'une invasion terrestre

Israël intensifie ses bombardements sur Gaza à partir de ce soir en préparation d’une invasion terrestre

Israël défie les appels au confinement et au cessez-le-feu lancés aujourd’hui depuis le Caire. Son armée a annoncé samedi soir qu’elle allait multiplier à partir de ce soir ses frappes aériennes sur la bande de Gaza dans le but « d’accroître la pression sur le Hamas ».

« Nous devons entrer dans la prochaine phase de la guerre dans les meilleures conditions, et non selon ce que l’on nous dit. À partir d’aujourd’hui, nous augmenterons les attaques et minimiserons le danger », a déclaré le porte-parole militaire israélien. Daniel Hagari lors d’une conférence de presse.

Hagari a une fois de plus appelé les habitants du nord de la bande de Gaza – 1,1 million de personnes – à se déplacer vers le sud face à la détérioration de la situation humanitaire. « Nous nous préparons pour la prochaine phase de la guerre », a-t-il insisté dans des termes similaires à sa déclaration de vendredi. Ce samedi a marqué deux semaines d’intenses attaques aériennes sur la bande de Gaza qui ont fait au moins 4 385 morts et plus de 13 000 blessés. Tel Aviv a commencé les attentats à la bombe en représailles à l’attaque terroriste du Hamas qui a coûté la vie à 1 400 personnes le 7 octobre, soit le plus grand nombre de morts en une journée dans l’histoire d’Israël.

Tôt ce samedi, les vingt premiers itinéraires d’aide humanitaire ont accédé à la bande de Gaza via le poste frontière de Rafah après des jours de négociations et des retards constants. La caravane transporte des médicaments, de l’eau potable, des fournitures médicales et de la nourriture pour une population de 2,2 millions de personnes qui n’ont ni eau potable, ni électricité, ni carburant. Des inconnues planent désormais sur la continuité qu’aura désormais l’arrivée de l’aide humanitaire, en pleine intensification des bombardements. Depuis le Caire, le président égyptien Abdel Fattah al Sisi a indiqué que l’accord envisageait un « accès continu » aux camions, sans autre précision.

Situation limite

Le fardeau humanitaire ne comprend cependant pas le carburant en raison du refus d’Israël. Gaza demande que soit inclus le carburant nécessaire aux générateurs des hôpitaux. « Nous appelons la communauté internationale et l’Egypte à travailler immédiatement pour fournir du carburant et couvrir les besoins sanitaires urgents avant que d’autres victimes ne soient perdues dans les hôpitaux », indique le communiqué du ministère de la Santé de Gaza ce samedi.

La situation des Gazaouis est extrême, dénonce-t-il dans un entretien à L’indépendant Salah Awad El Sousi, consul honoraire d’Espagne à Gaza et l’un des 200 Espagnols actuellement coincés dans la bande de Gaza, en attendant le départ des étrangers et des Palestiniens à double nationalité qui n’a pas encore été autorisé.

« Tout le monde sait que Gaza est sous un contrôle cruel depuis plus de 15 ans. Ici, même les fournitures qui arrivaient pour couvrir les besoins de base ont été rationalisées. Et la même chose s’est produite avec le carburant et l’électricité, qui alternaient toutes les huit heures quand il n’y avait pas de guerre. même si dans les périodes de forte consommation comme l’été ou l’hiver, elle a été réduite à 4 heures », explique le consul. Des conditions qui se sont aggravées depuis deux semaines et que l’arrivée de 20 camions d’aide humanitaire ne pourra pas apaiser complètement.

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