Macron insiste dans une lettre à la nation sur le fait qu'il ne démissionnera pas, quoi qu'il arrive aux élections législatives
Le président français Emmanuel Macron s'est adressé aux Français par lettre deux semaines seulement après avoir annoncé le déclenchement anticipé d'élections législatives les 30 juin et 7 juillet. Dans la lettre, quatre pointsDans un communiqué initialement repris par la presse régionale française, Macron insiste sur le fait que la dissolution de l'Assemblée nationale était sa seule option, après la victoire écrasante du Rassemblement national aux élections européennes du 9 juin.
Il assure que le vote pour la majorité présidentielle, qui se présente sous le nom d'Ensemble pour la République, est « la seule option possible », puisque son programme marque « la meilleure voie pour notre pays ». Comme il l’avait déjà prévu lors de sa première conférence de presse après le déclenchement des élections, il ne démissionnera pas. Son mandat se termine en 2027. « Vous pouvez être sûr que je serai votre président jusqu'en mai 2027 », écrit Macron.
Le dernier sondage Ipsos pour France Bleu publié samedi place la majorité présidentielle en troisième position, avec 20% de soutien, derrière le Rassemblement National, qui arrive en tête de tous les sondages avec de meilleurs résultats même que dans les sondages européens, où il a atteint les 31,5%, et le Nouveau Front Populaire, l'union de la gauche, des mélenchonistes aux socialistes, qui se situerait autour de 28 %.
Le président indique qu'il est « conscient du malaise démocratique », mais souligne qu'il souhaite que les Français « analysent les programmes et votent de manière consciencieuse et responsable ». Malgré les sondages, il espère que le front républicain s’unira contre les extrêmes.
Voici le texte intégral de cette lettre:
Chers compatriotes :
Il y a quinze jours, j'ai annoncé la dissolution de notre Assemblée nationale. J'ai pris cette décision de manière responsable, avec beaucoup de sérieux et après plusieurs semaines de réflexion. Je l'ai pris dans l'intérêt du pays avant toute autre considération, y compris personnelle, puisque par définition je n'ai plus d'échéance électorale.
Premièrement, le fonctionnement de notre Assemblée et le désordre des derniers mois ne pouvaient pas perdurer. L'opposition s'apprêtait à renverser le gouvernement à l'automne, ce qui aurait plongé notre pays dans une crise au moment même du budget. Deuxièmement, la majorité présidentielle a subi une sévère défaite aux élections européennes, où l'extrême droite et l'extrême gauche ont obtenu près de 50 % des suffrages exprimés. J'aurais pu l'ignorer. Croyez-moi, c'était une solution confortable à laquelle je n'ai pas cédé. J'aurais pu changer de Premier ministre et de gouvernement et tirer les leçons d'une élection à laquelle le chef du Gouvernement s'était engagé à ma demande. Beaucoup de mes prédécesseurs ont fait de même. Cela aurait été facile pour moi. Mais cela n’aurait résolu aucun problème.
Alors oui, cette dissolution était la seule option possible, à la fois pour prendre acte de leur vote aux élections européennes et pour répondre au désordre existant et au désordre plus grand à venir. Agissez à un moment où notre pays est confronté à des défis historiques.
Cette décision a été difficile et soudaine pour les députés et leur personnel. Je vous offre mon amitié et mon respect. Je tiens à remercier les maires, leurs équipes et les bénévoles qui s'occuperont de nos bureaux de vote et du dépouillement des bulletins de vote les 30 juin et 7 juillet.
Je sais que pour beaucoup d’entre vous, cela a été une surprise, entraînant de l’inquiétude, du rejet et parfois même de la colère à mon encontre. Je le comprends et je l'écoute. Mais cette décision est la seule qui puisse permettre à notre pays d’avancer et de s’unir. Vous demander de choisir, vous faire confiance, n'est-ce pas ça la démocratie et notre République ?
Les prochaines élections sont un vote de confiance sérieux, dans lequel nous devons clarifier l’élection de notre pays et nos vies. Parce que cette élection n’est pas l’élection d’une femme ou d’un homme, ce n’est pas une élection présidentielle ni un vote de confiance envers le Président de la République. Il s'agit de l'élection de 577 députés. C'est l'élection d'une majorité gouvernementale. La seule question est : qui doit gouverner la France ? Avec trois propositions claires.
L'un, d'extrême droite, autour du Groupe National. Il prétend apporter une meilleure réponse à l'immigration clandestine et à l'insécurité, sans rien proposer de concret. Il divise la nation en opposant ce qu'il appelle les « vrais Français » aux « Français de papier ». Ignorer le changement climatique et ses conséquences. Il vise à vous redonner votre pouvoir d’achat, mais en revenant sur la réforme des retraites ou en faisant des promesses sur les prix de l’énergie, il augmentera vos impôts.
La deuxième proposition est celle de la France insoumise et de ses alliés. Elle refuse d’être claire sur la laïcité et l’antisémitisme. Ils sont divisés sur la réponse au changement climatique. Il cherche à répondre aux injustices de notre société en augmentant massivement les impôts pour tout le monde, et pas seulement pour les plus riches.
La troisième proposition est celle du bloc central d’Ensemble pour la République. Il est soutenu par un Premier ministre et des dirigeants politiques que vous connaissez, et propose la poursuite des réformes pour le travail, la réindustrialisation, une écologie du résultat, l'investissement dans les services publics sans impôts ni dettes supplémentaires, et la défense d'une laïcité affirmée et d'une autorité restaurée de l'école à l'école. justice. Il défend des options claires sur Israël et Gaza, ainsi que sur l’Ukraine, et au cours des sept dernières années, il a bâti une armée plus forte dont nous aurons doublé le budget.
Cette troisième voie est la meilleure pour notre pays. Pas seulement parce qu’il protège les Français et prépare l’avenir. Mais aussi parce que c’est le seul moyen de garantir la défaite de l’extrême droite comme de l’extrême gauche au second tour.
Les candidats d'Ensemble pour la République ont un palmarès qui n'est peut-être pas parfait, mais qui serait remis en question si les extrêmes l'emportaient. Au cours des sept dernières années, beaucoup de choses ont été accomplies : une nouvelle attraction, des usines rouvertes, plus de deux millions d'emplois créés, des baisses d'impôts, des augmentations de salaires, notamment pour nos soignants et nos enseignants, une écologie à la française qui nous permet de réduire les émissions. six fois plus rapide, le renforcement de nos services publics en France et à l'étranger, l'action en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes, le soutien et l'inclusion des personnes handicapées, la protection contre les crises comme le Covid, la guerre en Ukraine ou l'inflation.
Tout cela mérite nos efforts continus.
Mais l’objectif ne peut pas être simplement de poursuivre ce qui a déjà été fait. Je vous ai entendu dire que vous vouliez que les choses changent.
Je vous ai entendu parler d'insécurité et d'impunité. De la vie rendue impossible par les criminels, par les récidivistes, par la violence de certains mineurs dans nos villes et villages. Cela a été un facteur important pour que certaines personnes aient opté pour le Groupe National. Le gouvernement devra donc apporter des réponses beaucoup plus fermes et énergiques.
Vous avez exprimé une forte demande de justice sociale. En France aujourd'hui, quand on ne grandit pas dans la « bonne famille » ou dans le « bon quartier », il est quasiment impossible d'atteindre le niveau de vie de ceux qui sont bien nés. Même si tu as beaucoup de talent. Et même si vous travaillez dur. C'est pourquoi le prochain gouvernement doit revoir sa politique en matière de garde d'enfants, mieux protéger nos jeunes et lutter davantage contre toutes les formes de discrimination.
Et je ne suis pas aveugle : je suis conscient du malaise démocratique. C'est un fossé entre le peuple et ceux qui dirigent le pays que nous n'avons pas réussi à combler. Oui, nous devons changer profondément notre façon de gouverner. Le prochain gouvernement, qui reflétera nécessairement votre vote, rassemblera, je l'espère, des républicains de différentes tendances qui ont fait preuve de courage en s'opposant aux extrêmes.
Comme vous l'avez vu, les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet consistent à élire une majorité qui protège les valeurs de la République, qui gouverne dans le respect et qui poursuit une ambition pour la France.
Pour cela, je vous fais confiance : analysez les programmes, prenez votre décision et allez voter. Avec conscience et responsabilité. Pour ce faire, je fais confiance aux dirigeants politiques des forces républicaines, et j’espère qu’ils sauront travailler ensemble à partir du 8 juillet. Pour y parvenir, j'espère que les leaders de la majorité et le Premier ministre resteront unis, au service de leurs candidats dans chaque circonscription, au service d'un plan d'action pour le pays.
Enfin, vous pouvez avoir confiance que j'agirai comme votre président jusqu'en mai 2027, protégeant à tout moment notre République et nos valeurs, dans le respect du pluralisme et de vos élections, à votre service et celui de la nation.
Ces choix sont les nôtres. C'est vous qui en ferez une réalité. Alors n'ayez pas peur, n'abandonnez pas. Vote. Choisissez le respect, l’ambition et la justice pour notre nation. Nous le méritons. La France le mérite.