Macron envisage de relever l’âge minimum de la retraite de trois ans avec l’opposition de tous les syndicats
Emmanuel Macron lance la réforme la plus ardue depuis son arrivée à l’Elysée, avec laquelle il entend repousser l’âge minimum de la retraite -de 62 ans actuellement à 65 ans- garantir l’équilibre du système de retraiteOui le fait contre tous les syndicatscontre la majorité de l’opinion publique et la quasi-totalité de l’opposition.
Votre premier ministre, Elisabeth Borne annoncera les détails mardi dont déjà lors de son premier mandat (2017-2022) qu’il décrivait comme « la mère de toutes les réformes », mais qu’il a dû laisser dans le caniveau lorsque la crise du coronavirus a éclaté en 2020, et qui a subi des reports successifs, le dernier il y a tout juste un mois.
Les dernières consultations de Borne avec les syndicats et les employeurs mardi et mercredi de cette semaine, qui visaient à transmettre l’image d’un gouvernement ouvert à la discussion Jusqu’au dernier moment, ils n’ont servi qu’à montrer que l’accident de train est inévitable et que la lutte dans les rues commencera ce mois-ci.
Laurent Bergerle dirigeant de la Confédération française des travailleurs (CFDT), syndicat connu pour son esprit de négociation et pour s’être engagé dans certaines des grandes réformes sociales de ces dernières années, a clairement manque de compréhension totale avec le premier ministre et sa volonté de bloquer les plans de Macron avec des actions conjointes avec toutes les autres usines.
« C’est une réforme qui va rendre le système plus injuste », ce qui cela nuira surtout aux travailleurs « plus modestes »» et « le plus dur » de ces 30 dernières années, a déclaré Berger, qui a rappelé que la CFDT avait prévenu dès le départ qu’elle n’accepterait pas le report de l’âge minimum de départ à la retraite.
Point le plus controversé de la réforme : passer de 62 à 65
Passer des 62 ans actuels à 64 ou 65 qu’envisage l’exécutif est le point principal de la réforme et de loin le plus controversé. Macron lui-même, lorsqu’il préparait sa campagne pour l’Élysée en 2016, réfléchissait à d’autres changements et reconnaissait que relever cet âge minimum ne serait pas juste car cela nuirait à ceux qui avaient commencé à travailler très jeunes.
Hervé Boulhol, responsable du rapport de l’OCDE sur les retraites publiques, explique à EPE Quoi ces 62 ans pour l’âge minimum de départ à la retraite sont « un peu en dessous de la moyenne » de l’organisation, qui est de 62,4 ans (63 en Espagne, par exemple).
Mais Boulhol souligne que la moitié des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont programmé des réformes qui, ensemble, porteront cette moyenne à 63,7 ans (elle passera à 65 ans en Espagne, à 67 en Suède ou 68 en Italie). ), donc en l’absence de changements en France, cet écart deviendrait plus significatif.
Un autre problème que la France a pour la viabilité financière est qu’à partir de 60 ans le pourcentage de ceux qui continuent à travailler est l’un des plus bas du clubet ceci est illustré par le fait que l’âge moyen de sortie effective du marché du travail est de 60,4 ans pour les hommes et de 60,9 ans pour les femmes en 2020.
C’est bien moins que la moyenne de l’OCDE de 63,8 ans pour les hommes et de 62,4 ans pour les femmes, et aussi bien moins que la moyenne de l’Union européenne, 62,6 ans pour les hommes et 61,9 pour les femmes.
Sans réforme, des retraites dans le rouge
Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), organisme public indépendant qui prépare des analyses techniques pour alimenter une débat rapporté en France qui sont à la base de la discussion entre le gouvernement et les partenaires sociaux, prévoit que l’excédent ponctuel du système au cours des deux dernières années sera inversé de manière durable.
Le CdR prévoit notamment une déficit de retraite que dans les dix prochaines années, il représentera entre cinq et huit dixièmes du produit intérieur brut (PIB) annuel et que les chiffres rouges se poursuivront dans la période de leurs projections jusqu’en 2050.
Le ministre des Finances Gabriel Attal calcule que, sans réforme, la dette publique augmentera de 500 milliards d’euros en 25 ans. Et il rejette ce que proposent certains syndicats et partis de gauche, augmenter les cotisations patronales, car il estime que cela rendrait les entreprises moins compétitives et condamnerait des dizaines de milliers d’emplois, en plus de tirer les salaires vers le bas.
L’OCDE, dans son rapport de décembre 2021, a calculé que le poids relatif des retraites publiques en France, qui avec 14,8 % du PIB était déjà le troisième plus élevé parmi les pays membres en 2018-2020, seulement derrière la Grèce et l’Italie (en Espagne, il était de 12,3 %9, elle augmentera au moins jusqu’en 2040, date à laquelle elle représenterait 15,2 % du PIB.